Windfoil - Un chiken sur le gâteau

Hervé, notre heureux foileur bordelais, et petit génie du bricolage a pensé à vous, en proposant un article détaillé sur le chicken strap adapté au foil. Je vous laisse vous délecter de ses explications ...

Un chiken sur le gâteau

Cela est bien connu de tous, le foil est un remarquable outil de remontée au près. Cela induit comme corollaire pouvoir descendre ensuite dans le vent. Nous entrons de facto dans le domaine des allures amenées, le largue et le grand largue.

Ce sont des allures qui collent parfaitement au tempérament du foil ; c'est probablement là que le plaisir est des plus vifs avec de fortes sensations. Débouler à plus de vingt nœuds en souplesse et élégance ; c'est quelque chose !

Mais attention ; les appuis aux allures amenées ne sont pas les mêmes qu'au près ou même au vent travers... Le pied arrière vient se positionner hors strap vers la zone centrale du flotteur. Personnellement (Elix F1 - M / Neilpryde F4), je positionne ce pied, le gros orteil pratiquement au contact de la boulonnerie avant du boîtier Deep Tuttle (DTT).

C'est super mais le hic, c'est que ce pied n'est plus assuré. Si cela n'est pas un problème rédhibitoire, il est toutefois « sécurisant » de sentir un appui franc sur le flotteur avec un pied sécurisé par un strap... Seulement voilà, le constructeur a simplement fait l'impasse (pas tous), mais sur le F1 - M, pas de Chiken-Strap, ces fameux straps moins excentrés que les straps classiques. On les trouve systématiquement sur les flotteurs très larges de funboard comme les formulas mais également sur certains flotteurs dédiés au foil.

Mais Elix n'offre pas cette possibilité sur le F1 - M et je rêvais depuis quelques mois de pouvoir tracer des speed au grand largue sur de longues distances sans souci. Mais attaquer à la disqueuse et à la scie sauteuse un tel flotteur, de surcroît juste au niveau de la zone renforcée autour du boîtier DDT, là rien que l'idée me rendait malade...

D'où le projet d'une platine en composite reprise elle même par la boulonnerie du dit boîtier et se présentant sous forme de « X » pour supporter les deux Chiken-Straps tant convoités !

Les clichés joints permettent de réaliser le montage simplissime ; en installant le foil, il suffit de positionner ce support sur le DTT du flotteur en le prenant avec la boulonnerie dédiée et le tour est joué (attention, une boulonnerie un peu plus longue est nécessaire). Pour ceux qui seraient intéressés, je donne en appendice un épluché de la réalisation par stratification de cet ensemble.

En vol, le feeling est vraiment extra et si l'on ne vole pas plus vite, on vole en toute confiance et certainement plus longtemps et plus souvent... Le fun est donc au rendez-vous !

Attention, une certaine addiction peut éventuellement s'installer et les cures de désintoxication ne sont pas comprises dans le tutoriel !

Réalisation de la platine « X-Chiken » :

Avant de vous lancer, je vous invite dans un premier temps à repérer précisément la position « naturelle » de votre pied arrière sur les allures de largue que vous aimez pratiquer. A partir de là, vous serez en capacité de dessiner à la craie le contour du futur support que vous voulez réaliser. Il doit être calqué sur votre position personnelle et non sur la mienne ; Il faut d'ailleurs noter que cette technique n'est pas spécifique d'un flotteur donné. Par conséquent, inspirez vous de la méthode mais personnalisez !

Dans la méthode, il s'agit de stratifier avec de la résine époxy de préférence dans le matériau que vous affectionnez (tissu de verre ou de carbone ou un mix des deux) directement sur le flotteur.

Il est donc impératif de protéger la zone en question du flotteur de deux couches de film étirable (voir Madame dans la cuisine...) et de procéder par stratifications successives à l'échelon d'une journée pour chaque passe (temps de travail d'environ 45 minutes à 20°C avec la résine) jusqu'à obtenir une épaisseur moyenne du stratifié de l'ordre de 5 mm. Il faut arriver à cette épaisseur pour deux raisons :

  • la résistance mécanique et
  • la réalisation du logement des têtes de la boulonnerie M6 inox A4 de fixation des straps sous la platine. Le support ayant été moulé exactement à la forme du pont de votre flotteur, il est impératif de noyer les têtes de manière à ne pas créer de défaut d'appui sur le flotteur. Sélectionnez un modèle à tête extra plate qui facilite ce travail. Vous aurez bien noté que la boulonnerie est en quelque sorte montée à l'envers ; les boulons M6 nylstop inox venant se se positionner sur le dessus (clé de 10).

Cela demande donc un peu de patience ; une seule passe de stratification étant possible par jour, la polymérisation intégrale se réalisant durant la nuit. La résine Epoxy CLR de chez Viral Surf avec durcisseur lent permet un toucher au bout d'environ 8 heures ; la pièce peut être éventuellement travaillée le lendemain).

Quand l'épaisseur finale est atteinte (environ 5 mm), il suffit de travailler la pièce sur établi et de la découper aux côtes retenues à l'aide de l'arsenal de torture classique (disqueuse, ponceuse à bande, mini ponceuse...).

Vous n'êtes pas obligés de réaliser le petit pont de la partie centrale que vous voyez sur les clichés ; elle peut être réalisée en plat intégral. Pensez toutefois à renforcer un peu cette zone de contrainte mécanique (d'où la forme creuse). Il faut préciser que cette « excroissance » me sert également d'appui léger des orteils... Je reconnais que c'est un peu du luxe...

Enfin, vous pouvez recouvrir tout ou partie de cette pièce avec un pad de votre choix et même compléter avec des « mini pads » correspondants sur le flotteur !

A vous les shapeurs !

Bons vols et faites de beaux rêves !

Hervé


Windfoil - Test AFS Wind 105