windfoil - Test voile Phantom Iris X

Prototypes et développement

Avant de pouvoir naviguer avec des modèles définitifs, nous avons testé 2 prototypes qui ont permis de dégrossir les choses. L'évolution entre ces premiers protos et le modèle définitif est assez considérable. 

Test IRIS X 5.8

Cette fois, on a une voile en 5.8 m², avec trois cambers (contre 2 précédemmen sur les protos). Le creux à été positionné plus en avant, et augmenté en épaisseur. De nombreux renforts ont été rajoutés, notamment sur le bord de fuite. La bordure en bas a été fortement réduire etc ... bref, c'est une voile profondément remaniée par rapport au proto 1.

1er test  :  Almanarre S/O dans un vent oscillant entre 10 et 13 knt

Phantom IRIS X proto 2

Modèle en 5,8 Testé sur mat North SDM Platinium 430 avec 4 de rallonge (sur la rallonge MXT, j'ai laissé 3cm envion entre le palan et les poulies)

Phantom IRIS X proto 1

J'avais gréé avec une tension modérée au guindant. La chute reste tendue. Dès le montage, la voile semble beaucoup plus rigide que la version précédente. 

A la prise en main, la voile apparaît très nerveuse est relativement rigide : cela tranche avec la version précédente qui avait moins de creux, et qui semblait assez molle. Au pumping, cela se confirme car la voile est devenu très nerveuse, avec un creux bien bloqué.
Lors du premier test dans des conditions de vent faible (moins de 13 nœuds), il était surprenant de voir la puissance dynamique développée par cette voile. Même si c'était juste, elle m’a permis de naviguer en même temps que d’autres foileurs qui étaient armés de 7m2 et 9m2 !

2eme test : La ciotat dans un vent très irrégulier allant de 8 à 30 knt (!)

Phantom IRIS X proto 1

Premiers bords avec la chute fermée (réglage à 4 de rallonge, 3cm entre palan et poulies), puis ensuite avec une chute légèrement ouverte (réglage à 4 de rallonge, 1cm entre palan et poulies ... ce qui demande pas mal de poigne à l'étarquage)

Phantom IRIS X proto 1

Lors de ce deuxième test, les conditions étaient plus cohérentes avec la surface de cette voile (quoi que les claques à 30knt n'étaient pas l'idéal, .. mais bon).
Là encore, je retrouve la forte nervosité de la voile, qui permet d’avoir un pumping très efficace. Il faut juste s’habituer à moins tirer sur la main arrière car le wish est assez court et l'appui peu marqué:  il faut plus utiliser l’effet réflex du mat. Par contre, une fois que l’on n’a attrapé le coup, c’est très efficace ! A ce niveau , on retrouve un peu le feeling que l'on peut avoir sur une V8 ou une Xo Fly avec un haut de voile ultra tonique (à condition d'avoir le mat adéquat) ... C'est ainsi très différent du feeling que l'on aura sur une Loft ou une Duotone.

Dans les rafales, la voile est surprenante car elle tire assez peu sur la main arrière en comparaison avec d’autres. On n'a pas la douceur de la F–type, ni même d'une V8, mais au final on arrive à la tenir plus loin dans le vent car le creux ne bouge pas d’un pouce. Sur ce point, elle s'oppose totalement à la SkyScape que l'on avait bien du mal à utiliser sur-toilée. Et tout cela bien sûr, en étant très loin du poids et de l'encombrement ressenti avec une voile de slalom.

Si l’on voulait vraiment être pointilleux, je dirais qu’elle mériterait un petit peu plus de tendresse et de légèreté, peut-être en retirant un camber, en diminuant légèrement le creux de la voile, ou en travaillant sur les matériaux. Cela aurait aussi certainement une influance sur le passage des cam qui est plutôt "viril". On n'ets pas au niveau de la Skyscape ou de l'Hyperglide, mais c'est quand même bien moins simple que sur une V8, une IRIS F ou une T Ype (du velour).

En tout cas, côté feeling général, on a vraiment une voile compacte, assez légère dans les bras grâce à cette nervosité, et pas encombrante du tout grâce à la main arrière légère. Il va être intéressant de voir si certte Par contre, j’imagine que cette rigidité sera parfaite sur les tailles 6.6. et 7.4 (test à venir).

Phantom IRIS X proto 1

Lors de notre deuxième phase du test, avec des rafales à presque 30knt (et un passage au bord pour ré-étarquer), il a été impressionnant de voir combien la voile reste stable dans ces conditions mouvementés. On retrouve certains avantage des haut de voile étroits, comme on avait entre-apperçu sur la Hydra. Évidemment, ce ne sont pas les conditions idéales pour naviguer en foil et 5.8, mais cela démontre la plage d'utilisation exceptionnelle de la IRIS X ... d'autant plus qu'elle réagit assez bien au réglage à l'écoute (palan de wish fortement recommandé).
Dans les plus fortes rafales, la puissance est là et on se fait secouer, mais jamais la voile ne tire sur la main arrière, ce qui permet en ouvrant un peu de laisser passer le plus gros de la rafale, et de reborder juste derrière sans être désarçonné. Les conditions Mistral à La Ciotat sont assez brutales, et ce n'est pas de tout repos, mais je suis sûr qu'une voiel qui se comprte aussi bien là sera un vrai plaisir dans des conditions plus cool !
Dans les molles, il faut s’habituer à une voile qui a peu de main arrière. Au début, on a tendance à sur-border, il faut donc s’habituer à relâcher la main arrière pour passer sur la glisse. ... et ça fonctionne parfaitement si on pense à se redresser (ne pas rester pendu dans la voile).

Au près, La voile est plutôt efficace, mais de la même façon, il ne faut pas trop mettre de pression dans la main arrière et laisser la voile glisser sur le vent.

Test de la IRIS X en 7,4

Nous avons récupéré une 7,4 de quasi série, et enfin trouvé une petite heure avec 8-12 knt pour tester ce nouveau joujou. 

Gréé sur un 460 North Platinium SDM avec 32cm de rallonge (annoncé à 30, mais creux trop prononcé et chute trop fermée), on retrouve un profil analogue à sa petite soeur en 5,8. Le régage ne pose aucun problème, et en étarquant à fond sur la rallonge à 32, on a juste la chute qui se détend un poil ... sans pour autant faire ouvrir la voile.

Sur l'eau, on retrouve logiquement une voile avec plus de coffre que la 5.8, mais on reste exactement dans la même philosophie. La voile n'est pas très puissante en statique (wish court), mais dès que l'on pompe, elle procure un appui largement suffisant pour faire poper la planche et le foil. Sur cette surface, la rigidié d'ensemble est bien dosée et utile. On est plus rigide qu'une V8 (donc beaucoup plus qu'une Switchblade) mais moins qu'une voile comme l'hyperglide, RS Flight ou autre voile racing. On retrouve immédiatement, comme sur la 5.8, peu de main arrière. Cela impose donc de pomper en utilisant l'effet reflex du mat ... C'est ce qui va limiter l'accessibilité aux débutants dans le très léger, mais c'est ce qui fait l'intérêt de la voile en navigation.

Dans les mains, la voile semble très compacte et peu encombrante. On à l'impression d'avoir une surface de moins. En comparaison par rapport à l'hyperglide 8m (qui n'a pourtant qu'un 1/2m2 de plus), on n'est vraiment pas dans le même bateau. Pourtant, la puissance développée en dynamique est loin d'etre ridicule, et vu le gain en maniabilité, je ne suis pas sûr que la différence pour s'arracher de l'eau soit énorme. 

En vol, le fait d'avoir très peu de main arrière a quelque chose d'assez magique. Il est d'ailleurs suprenant de constatre l'efficacité au près, alors que l'on avait justement tendance à s'appuyer sur la main arrière à cette allure. Ici, au contraire, il faut s'appliquer à ne pas sur-border, et à laisser glisser la voile sur le vent. C'est une navigation différente, pas bourrin, à laquelle on prend gout très vite !

Aux allures abattues, la voile pousse moins que les modèles 'classiques'. Il faut plus jouer sur l'angle de descente pour ne pas la déventer.

Côté rotation des cam, comme souvent avec les voiles de foil assez creuses (HyperGlide, Skyscape, RS Flight etc.), il ne faut pas s'attendre à un miracle : il faut donner un bon coup de rein au jibe pour faire tourner la voile dans le light. Heuresuement, on ne faot pas un jibe tous les 10m !

En terme de public, je dirai que cette IRIS X s'adresse à des pratiquants de niveau intermédiaire à expert en foil, et qui ont une optique que je qualifierai de "free-race". Je la déconseille à des débutants ou des purs freerideurs, car elle est trop raide pour cette utilisation. Je la déconseille aussi à tous ceux qui naviguent tout en puissance car le peu de main arrière va les gêner. Je la déconseille enfin à ceux qui ne savent pas pomper "dynamique" car il faut savoir jouer avec l'effet reflex du mat pour compenser la main arrière légère au pumping. Pour tous les autres, ce n'est que du bonheur :)

Bilan

Après un test approfondi de cette IRIS X, je suis réellement séduit par l'efficacité générale du gréement : enfin une voile qui s'intéresse au rendement et qui, comme la Xo Fly, sort du standard de la voile qui s'utilise surtoilée et ultra-étarquée. Le concept de tête de voile étroite permet réellement un contrôle supérieur dans les rafales. Entre la plage d'utilisation exceptionnelle, la sensation de compacité, la nervosité et le plaisir général ressenti, on est probablement dans ce qui se fait de mieux à l'heure actuel sur ce crénau. Juste intermédiaire entre une voile douce comme la F-Type, et une voile raide, technique et encombrante comme peuvent l'être les vraies voiles de course, la IRIS X est un super compromis en foil pour ceux qui acceptent de naviguer avec un peu de finesse, de 'dynamique' et de souquer pour faire passer les cam. 

Disponibilité : 15 Avril

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Windfoil - Première Photos des Exocet Freefoil 2019