Windfoil - Test prototype Phantom IRIS X Board

Après les foils puis les voiles, la marque Phantom continue à travailler sur l'évolution du matériel de windfoil. Malgré la petite taille de cette société, et un certain nombre d'hésitations sur le côté commercial, ces passionnés ne lèvent pas le pied sur le développement.

On passe donc aujourd'hui aux flotteurs, et c'est Nicolas GOYARD qui s'est, cette fois, mis à la planche à dessin (ou plutôt à l'ordinateur). Cela fait un bon moment que l'on évoquait un certain nombre de concepts avec ce passioné de développement, et ils s'est donc finalement fait plaisir en créant son propre shape afin de mettre en oeuvre ses idées.

4 flotteurs sont au programme :

  • une IRIS R 100, dédiée au programme foil racing (ou formula foil) ... compétition up & down
  • une IRIS R 91, dédiée du programme Slalom / Foil format PWA
  • une IRIS X, dédiée au programme foil FreeRace
  • une IRIS Z , dédiée au programme foil freeride

Aujourd'hui, c'est la IRIS X que nous testons, et qui consitue évidemment le coeur du programme commercial (les 91 et 100 étant beaucoup plus marginales, et s'adressant essentiellement aux coureurs).

Présentation

Conformément au cahier des charges intial, la IRIS X board est un flotteur compact (2m10), conçu et adapté à des tailles de voiles entre 5 et 8m2.

Phantom IRIS X flotteur freerace 83 2020

Sa largeur hors tout est de 83cm, pour un OFO à 75cm (compatible avec la jaune racing jeune france).

Phantom IRIS X flotteur freerace 83 2020

En terme de shape, on est sur une nouvelle génération de flotteurs qui intègrent des concepts 100% dédiés au windfoil. Comme avec la voie tracée par Exocet avec ses premières RF, on n'est plus du tout sur des shapes de windsurf adaptés au foil, mais bien sur des produits développés à part entière autour de concepts spécifiques à notre pratique. 

Sur cette IRIS X, on va trouver

    • un avant ovoide destiné à offrir une stabilisation aérodynamique du flotteur

Phantom IRIS X flotteur freerace 83 2020

    • des rails carrés très longs destinés à limiter au maximum les coups de frein lors des touchettes de rail

Phantom IRIS X flotteur freerace 83 2020

    • une forte épaisseur à l'avant desinée à porter les grandes voiles à l'arrêt, limiter l'enfournement, participer à l'effet aérodynamique
    • un pont 'progressif' (plat légèrement galbé) destiné à maximiser le contrôle et la puissance de conduite

Phantom IRIS X flotteur freerace 83 2020

    • des straps arrières assez rentrés pour offrir un max de confort et de sécurité aux allures portantes
    • des cuts de taille modérée (en particulier en profondeur) destinés à garder de la glisse lors des touchettes, mais sans compromettre l'appui et la stabilité lors du pumping

Phantom IRIS X flotteur freerace 83 2020

  • un arrière pas trop épais pour garder du contrôle dans le vent
  • un rails de pied de mat abaissé pour éviter les effets de roulis malgré la porte épaisseur du flotteur

Bref, pour ceux qui suivent le développement de la discipline, vous retrouverez ici l'ensembles des ingrédients qui constituent aujourd'hui les solutions connues pour faire un flotteur dédié performant et agréable. Reste à valider ceci sur l'eau pour vérifier si tous ces éléments s'associent de façon homogène. 

Sur l'eau

Conditions du test

Spot : La ciotat / Vent de Sud Est 12-15 knt / houle et clapot bien formé

Voile : IRIS SF 8M2

Foil : Phantom R , fuselage de 100 en position ultra avancée (environ +40), stab XS calé avec très peu d'incidence

Stabilité à l'arrêt

En terme de stabilité à l'arrêt, rien à dire de particulier. Les 150L sont bien là (voir un peu plus). On a vu encore plus stable avec un tel volume, mais compte tenu de la forte épaisseur de la planche, le roulis reste raisonnable pour les manoeuvres ... même dans la houle, et y compris sur les virement de bord, car le volume est bien présent à l'avant

Décollage

Au pumping, la prise de vitesse est progressive. On a déjà vu plus de glisse sur des flotteurs plus pincés (Starboard 122 et 125, fanatic Sting ray 120, JP Hydrofoil 120, Horue Tiny), mais on est ici dans une bonne moyenne pour un flotteur freerace destiné à des pratiquants de bon niveau. Ces derniers sauront parfaitement faire poper la planche pour ne pas rester trop longtemps dans cette phase où la carène reste en contact avec l'eau. En terme de stabilité du flotteur pendant cette phase de pumping, on est à la limite de ce qui reste agréable : il ne fallait surtout pas des cuts plus longs ou plus profonds. Pour situer par rapport à la concurrence, on est plus stable (et on a plus d'appui) sur cette phase qu'avec une Tabou AiRide, mais on est en deça d'une Starbaord F150, Horue Airtime ou JP Hydrofoil.

Dès les premiers mètres en l'air, ce qui marque le plus est la compacité du flotteur. Il est très difficile d'imaginer à ce stade que l'on est sur un flotteur qui fait plus de 150L. Certes c'est plus encombrant que la Airtime 125, mais on est très loins des sensations que l'on a sur une Starboard F150 par exemple. On se croirai plus sur une planche de 130L.

Stabilisation aérodynamique

Le 2eme effet surprenant nous parvient lors de la première vraie accélération au lof : le flotteur est ultra calé ! C'est d'autant plus surprenant que lors de ce test, j'avais sous les pied un foil que je qualifierai de 'fougueux'. Que ce soit sur la plan longitudinal, qu'en lacet, on a presque l'impresion qu'il y a un petit fantôme (le secrêt de la marque ???) invisible qui tient le nez du flotteur pour qu'il ne se balade pas. Compte tenu des conditions du jour (8m2 dans 15 knt, houle + clapot, foil plutôt sportif), j'ai plutôt béni cette bonne nouvelle !

Plan de pont, équilibres et touchettes

Pour le reste, on est sur des éléments connus à ce niveau d'exigence, mais très bien mis en musique, et finalement encore absents de certain shapes même récents. 

Sous les pieds, le plan de pont est très concensuel : ils satisfera autant les amateurs de pont plat (comme moi), ou ceux qui préfèrent un arrondi. Seuls les amateurs d'angle sous le pied (comme sur les flotteurs de slalom traditionnels) pourront être décus. Sur le reste du flotteur, il faudra s'habituer un peu à ce pont bombé qui offre un peu moins d'assurance dans les manoeuvres, mais rien de bien méchant.

La position du pied arrière assez rentrée est très agréable et offre beaucoup de contrôle au travers et au largue. On peut trouver légitimement que l'on est moins calé au près, mais les partiquants de bon niveau (auxquels est destiné ce flotteur) naviguent en général avec le pied arrière hors du strap à cette allure. J'ai retrouvé exactement le même feeling qu'avec la Airtime, et quelque chose qui se rapproche de la Starboard F150 avec le réglage que j'ai adopté, sur la barette d'insert centrale. 

La position du pied avant est un poil trop sur le rail, et l'angle un peu trop perpendiculaire à l'axe longitudinal. C'est un point qui sera modifié sur la planche de série. En l'état, ça gènait essentiellement au pumping, et pour trouver le strap lors du jibe en vol.

La gestion des touchettes sur le rail est juste parfaite : on est au niveau des meilleures planches sur cet aspect. Quant aux touchettes à plat, RAS, mais il faut dire qu'avec le rake qu'utilise Nico (à mon avis un bon gros 3°), pas beaucoup de risque ...

Premier bilan

Après ce court essai du prototype d'IRIS X, j'ai été plutôt conquis par un flotteur homogène est globalement très bien pensé. Je soulignerai juste les 2 points qui ressortent encore plus que le reste : la sensation de compacité pour un flotteur de 150L, et surtout l'excellente stabilité en vol apportée par l'aérodynamique spécifique du nez.

On se languis de faire un essai plus prolongé, et plus poussé avec d'autres configuration de foil et de voiles. Le match avec la nouvelle Exocet RF va être intéressant car on va avoir là 2 flotteurs freerace ultra modernes proposant des options et concepts un peu différents. Les prochains mois vont être 'Exciting' comme disent les anglosaxons. 

Gamme Zeeko Windfoil 2020