Windfoil - Test Foil RSX:Convertible

Tester le foil RSX a été un peu plus compliqué qu’à l’accoutumée. Ce modèle, non encore vendu, n’est pas encore tout à fait finalisé, et sera distribué directement par le groupe Satet à Brest. Il est dévolu au programme RSX convertible dans sa version Elite (au dessus du RS-One convertible).

Sa conception et sa fabrication sont 100% françaises.

Le foil RSX est un foil 100% carbone prepreg. Il est entièrement démontable et particulièrement rigide. La construction est quasi parfaite. Il reste encore quelques imperfections sur l'état de surface (au regard des références comme le Select, le Starboard et l'AFS.. car on est déjà au delà de tous les autres), mais l'équipe de conception est en passe de régler ces derniers détails avant commercialisation.

Il est fourni avec une seule aile, offrant un grand allongement (corde petite et grande envergure de 81cm). Cette aile principale peut se monter à 3 positions différentes sur le fuselage (plus ou moins reculée). Le stab, lui, n’offre pas de réglage.

Le mat fait 85cm, pour un poids total de 3kg960 sur la balance

Conditions du test

Flotteur : RS:One convertible

Gréement : RS:One en 7m2

Plan d'eau : Marseille par vent d'ouest (1m de houle, 20 knt ... chaud), La Ciotat 8 - 25 knt

Sur l'eau

Décollage et light wind

Comme avec le foil NeilPryde aluminium, le RSX fait partie des foils qui demandent un peu de vitesse pour décoller. Même avec peu de vent, on atteint très vite cette vitesse grâce à un flotteur RSX:Convertible qui traine très peu d’eau, et un foil qui a beaucoup de glisse. Comme les RS:Flight F4, RS:Flight AL, Starboard GT, le RSX n’est pas un foil qui décolle dans 6 knt, mais un petit 8 knt suffira sans problème en 7.8 si le plan d’eau est plat. Le décollage est progressif et facile à contrôler : c’est largement plus nerveux qu’avec le RS:Flight AL ou l’AFS2, mais moins qu’avec le Sélect Profoil ou un Vini.

Ces très bonnes performances dans le light se retrouvent dans l’allonge dans les molles. On est ,sur ce critère, un peu en retrait du Profoil F1 (la référence) , mais devant la plupart des autres foils.

Equilibre et stabilité

Coté équilibre, sur le flotteur RSX:Convertible, on est plutôt équilibré au centre, légèrement plus pied avant qu’avec le RS:Flight AL

La stabilité longitudinale est un peu plus faible qu’avec le NeilPryde aluminum, le Starboard GT, l'envol ou l’AFS2 (la référence), mais plus qu’avec un vini, un profoil F1 ou autre F4. Dans des conditions clapoteuses, on aimerai juste avoir un mat un peu plus long pour pouvoir avoir plus de marge de manoeuvre. C’est d’ailleurs probablement la seule critique que l’on puisse faire à ce foil.

Côté stabilité latérale, le RSX fait partie des meilleurs. Malgré l’utilisation d’un flotteur convertible, moins large sous le pied arrière que nos flotteurs référence, on a vraiment un foil bloqué sur cet axe, ce qui permet d’être serein quelque soit l’état du plan d’eau. On aborde là le gros point fort du RSX : le foil ne bouge absolument pas quelque soit le clapot (voir la houle) rencontré. On sent que l’énorme rigidité des pièces et des assemblages joue un rôle prépondérant. A aucun moment les cisaillements hydrodynamiques sous la surface ne provoquent d’instabilité ou de mouvement imprévu : tout est posé, sain, facile. C'est simple : il fait jeu égal au niveau rigidité avec le Starboard Carbon qui est notre référence actuelle sur ce critère.

Glisse et vitesse

Côté glisse, le RSX là aussi fait partie des meilleurs. On est un cran en dessous de notre référence sur ce critère (le profoil F1), mais le RSX fait jeu égal avec le F4 … c’est tout dire. Bien sûr, aucun bruit ni aucune vibration perceptible.

Avec une telle glisse, la vitesse est évidemment au rendez vous, surtout dans le light et le médium. Je suis mal placé pour donner une vitesse absolue, mais les développeurs ont poussé ce foil à plus de 27knt ! Le potentiel est évident. A notre niveau, atteindre 23 ou 24 knt se fait sans aucun problème.

Dans le vent

Dans le vent soutenu (20knt en 7m2), l’aile fini par pousser beaucoup et il devient plus compliqué de rester dans l’eau. Bien sûr, des grands techniciens comme Julien Bontemps et Damien Le Guen arrivent à bloquer l’ensemble à la contre gîte pour le pousser plus loin (j’ai vu Julien dans 30knt en 7m2 !), mais le commun des mortels n’y parviendra pas aussi aisément. Dans la configuration standard et pour un niveau moyen comme le mien, la limite haute de vent en 7m2 doit se situer autour de 18 knt environ si on veut rester 'facile'. Au delà, il faut soit passer à une taille de voile plus petite, soit reculer l’aile. Et oui, pour rester dans le principe de la monotypie (1 flotteur, une voile), les développeurs du concept RSX ont choisi d’offrir la possibilité de modifier la position de l’aile avant sur le fuselage. En reculant l’aile, on ne diminue pas la portance de l’aile, mais on limite le côté ardent du foil qui nécessiterai de pousser fortement sur le pied avant. Cela produit le même effet que si on avançait les straps … et on peut dire que c’est très efficace (et rapide) !

Pour les besoins de notre test, j’ai reculé l’aile d’un cran, soit environ 4cm (sur les 2 possibles). L’effet est très marqué. Le décollage nécessite dès lors d’appuyer nettement plus sur le pied arrière. Une fois en l’air, il faut aussi avoir une attitude avec plus d’appui sur le pied arrière (un peu comment en slalom) pour rester en l’air. N’ayant pas l’habitude de cette position, j’avais du mal à contrôler les appuis et mes mouvements étaient plus brusques qu’en position standard. Par contre, cette option permet réellement d’être plus serein dans les rafales même en grande voile.

Compte tenu du comportement du foil au cran numéro 2, je n’imagine pas utiliser la 3e position sous peine d’être réellement collé à l’eau. Par contre, je verrai bien une position intermédiaire entre la position 1 et 2 pour pouvoir exploiter efficacement ce réglage ! En tout cas, l’idée est excellente si on veut garder la même taille d’aile et de voile.

Cap et allures serrées

Côté remontée au vent, le RSX se défend très bien … quoi qu’un peu moins facile que le F4 et le Starboard. La très belle glisse y est pour beaucoup ! Bizarrement, et malgré l’énorme rigidité, j’ai eu du mal à le mettre franchement à la contre gîte … probablement par manque de largeur sous le pied arrière sur la planche RSX. A cette allure, le plan de pont typé slalom (pied arrière à cheval sur le rail) rend le contrôle au près moins évident qu’avec les boards dédiées. C’est le prix à payer pour une polyvalence surprenante.

Conclusion

Au final, le foil RSX dédié au concept RSX:Convertible n'est pas loin d’être parfait. Comme le NeilPryde RS:Flight AL, le foil a une très grosse plage d’utilisation … en particulier si on considère que l’on n'utilise qu’une seule aile. Rigidité, stabilité latérale, allonge dans les molles, glisse, … le RSX frise la perfection. il ne lui manque qu’un mat plus long et un réglage de position d’aile intermédiaire pour faire un strike !

Windfoil - Test complet du pack RS-One convertible