A l’occasion de notre WE conviviale Windfoil à Serre-Ponçon, nous avons eu la chance d’avoir à nos côté notre cher Arnaud Deschamps qui est venu équipé de la nouvelle Loft Skyscape et de la RSX convertible. Ca a été l’occasion de faire 4 ou 5 bords avec cette nouvelle voile développée pour le foil
Conditions du test
Lac de Serre Ponçon
Vent : 15knt environ
Flotteur : RSX convertible
Foil : RSX
Voile : Loft Skyscape 2018 en 7m
Mat : Loft TeamEdition SDM
Présentation
Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avions vu la skyscape qu’en photo. Hormis le nombre de latte assez faible, la voile semblait assez proche d’une switchblade.
En réalité, la voile est bien plus différente que ce qu’il n’y paraissait. L’outline est beaucoup plus ramassé, la bordure en bas de voile est assez imposante et adaptée à une utilisation foil ou on couche moins la voile sur le pont (un peu comme sur la Swart RS). Le Wish paraît très court.
Un fois gréée, la Skyscape offre un creux assez prononcé, et une chute beaucoup plus tendue que sur une switchblade.
Sur l’eau
Lors de notre test, le vent était assez soutenu pour la 7m, mais cela n’a pas empêché d’avoir une bonne idée des possibilités de la voile.
La première sensation lors de la prise en main est un mélange de tendresse et de relative légèreté (pour une voile à camber). Malgré le mat SDM utilisé, le gréement reste assez souple et vivant : rien à voir avec les gréements typés slalom dont nous avons l’habitude.
Au pumping, la voile se déforme avec facilité un peu à la manière d’une voile sans cam (la tête de la voile travaille beaucoup), mais elle a du coffre : la puissance est bien là, aidée en fin de mouvement par une chute qui se retend pour tirer parti de tout le mouvement. On n’a pas l’effet reflex très rapide et très marqué de la RS:Flight, mais quelque chose de plus doux, plus étalé. Il faudra peut être pomper un peu plus longtemps, mais l’exercice sera assurément moins physique qu’avec notre voile référence. Cette voile sera donc aussi beaucoup plus facile à appréhender pour des pratiquants moins toniques.
Je n’ai pas pu tester la voile dans le light, mais en ayant vu Arnaud (un petit 100kg) naviguer dans une grosse dizaine de noeuds en début d’après midi, j’ai peu de doute sur le potentiel de la bête dans le light.
Une fois lancée, la Skyscape génère une poussé marquée mais avec une main arrière très modérée. Si on compare à la V8, on a encore plus de puissance à taille égale (la V8 faisant déjà partie des voiles très puissantes).
La bonne nouvelle, c’est que cette poussée est assez facile à maîtriser car elle est assez basse dans la voile (probablement grâce à la brosse bordure). Malgré le vent assez soutenu pour une 7m en foil, je ne me suis pas fait bousculé et l’ensemble restait agréable. En passant à la RacingBlade 7,8 juste après, je n’ai pas senti une puissance beaucoup plus importante, mais la voile était beaucoup plus complexe à gérer, avec des accélérations beaucoup plus franches (voir trop !).
Au près (l’allure reine du Windfoil), la Skyscape offre une poussée vers l’avant efficace, et un bon appui pour s’appuyer sur le vent. On garde cependant suffisamment de main arrière pour pouvoir se pendre et gérer la contre gîte. Encore une fois, on sent une poussée assez basse dans la voile. Il sera très intéressant de la tester avec des palans de Wish pour voir sa réaction à la variation de volume au Wish, en particulier au près.
Conclusion (provisoire)
Ce premier test nous a permis de découvrir une voile très différente de la Switchblade : bien plus efficace au pumping, plus légère, plus dynamique, plus puissante, et avec une très belle plage d'utilisation. De même, elle ne ressemble en rien à une voile de slalom comme la racing Blade : Beaucoup plus douce, moins nerveuse, et certainement moins rapide mais plus gérable. Compte tenu du coffre de la voile, elle n’est clairement pas faire pour naviguer surtoilé, et elle n’aura pas l’accélération d’une switchblade ou d’une racingblade dans le vent soutenu. Par contre, la voile semble parfaitement adaptée aux conditions très différente du foil ou l'on ne surtoile pas…en version freerace (ni physique et nerveuse comme une voile de course, ni molle et sans allonge comme une voile de freeride sans cam).
Comme le premier contact a été (très) enthousiasmant, il nous reste
- à explorer plus en détail son comportement dans le light voir le super light,
- analyser l’intérêt d’y adjoindre un palan de Wish … voir de guindant comme nous avons l’intention de le faire sur la Swart RS (en effet, ces voiles avec un creux important et bas réagissent en général beaucoup à une petite modification de la tension de guindant).
- La tester en 5,8 .. une surface qui pourrait être magique pour tracer dans du 20 knt avec légèreté mais efficacité même dans les vents irréguliers.
- A faire une confrontation le même jour entre la Swart RS et la Skyscape ... pour avoir testé les 2 à 6 mois d'intervalle, il y a des similitudes. J'ai le souvenir d'une swart encore plus légère mais moins douce et avec une plage d'utilisation plus courte ... il va être très intéressant de les avoir en main le même jour.