Après avoir été considéré par certains comme une mode, le windfoil est devenu comme nous l'avions prévu un mouvement de fond, dont on sait tous désormais qu'il va profondément modifier la pratique du Windsurf, de façon durable. Nombreux sont ceux qui ont découvert cette nouvelle pratique et se posent la question du matériel, en particulier du flotteur.
Liste des foils testés et compte-rendus
Flotteur dédié ou polyvalent
Lorsque l'on se met au foil, le première question que l'on se pose est celle là : puis je en faire avec mon Flotteur actuel ou dois je investir dans un flotteur dédié ?
Il n'y a pas de réponse toute faite car les 2 sont possibles. A vous de faire votre choix, mais on vous donne ici toutes les pistes pour le faire en connaissance de cause.
Flotteur polyvalent - Lequel ?
Si vous prévoyez d'utiliser votre flotteur actuel, il faut commencer par déterminer si il va convenir.
Pour la très grande majorité des foils, il est nécessaire d'avoir un flotteur équipé d'un boitier deep Tuttle, d'une largeur maxi supérieure à 70cm (75 idéalement), le plus large possible sous le pied arrière et pas trop lourd. Concernant le positionnement des footstraps, il faut privilégier des positions pas trop excentrées (éviter les flotteurs de slalom, ou prévoir de faire modifier la position des inserts par un shapeur).
Les éléments qui précèdent conduisent directement au constat qu'une planche 'classique' adaptée à l'apprentissage du foil est une Freeride ou Freerace autour de 125-135L (Rocket Wide, Speedster, Gecko Ltd, Firestorm, Firerace, Superride, Supersport etc.), équipée d'un boitier Deep Tuttle. Vous pouvez donc soit acquérir un modèle 2018, dont la plupart sont équipés de boitiers spéciaux foil, soit faire changer le boitier de votre planche actuel (souvent power box).
D'ici quelques semaines, une nouvelle possibilité s'offre à vous avec l'arrivée de foils équipés d'un talon powerbox (NeilPryde et Alpine). Certes le choix est encore très limité, mais cela permet d'utiliser votre flotteur de freeride sans modification.
Même si c'est une tendance que l'on observe par facilité, nous vous conseillons d'éviter
- les purs flotteurs de slalom dont la position des straps rendent la pratique du foil complexe. Il est plus difficile pour trouver un équilibre et exploiter les straps arrière est loin d'être évident. Si vous optez pour cette solution, je vous conseille se faire placer des inserts de straps supplémentaires pour vous permettre d'avoir le pied plus à plat sur la planche, cela va grandement vous faciliter les choses.
- les flotteurs très larges (type formula) car ils nécessitent une forte poussée vélique, donc incitent à utiliser des grosses voiles (c'est une nécessité pour vaincre l'énorme résistance à l'avancement de ces flotteurs). Cela limite énormément l'apprentissage de la finesse de navigation qui est une des composantes essentielles du Windfoil. Ca va aussi à l'encontre du concept qui permet d'utiliser des gréements légers, et un équipement compact et simple.
Flotteur dédié - Quel intérêt ?
Si vous voulez pratiquer régulièrement le foil avec confort et facilité, la voie royale consiste à acquérir un flotteur dédié. Il y a désormais un choix assez vaste sur le marché pour contenter tout le monde. Par contre, il est évident que cela suppose d'acheter un flotteur neuf car le marché de l'occasion est quasi inexistant à ce jour. Les quelques occasions que l'on trouve correspondent la plupart du temps à des flotteurs qui n'ont pas plût, ou des premières générations .. désormais un peu dépassés par l'évolution rapide dans ce domaine.
En quoi un flotteur dédié diffère d'un flotteur classique de windsurf ?
Même si beaucoup d'entre vous pensent que le flotteur est un élément annexe en foil car on est en l'air, vous vous trompez lourdement, et ceci pour 2 raisons principales :
- d'une part le pilotage du foil passe par le flotteur, et la géométrie des appuis et des poussées est essentielle pour trouver un équilibre en navigation. De ce fait, la position du boitier d'aileron, la position latérale et longitudinale des footstraps, et la position du boitier de pied de mat jouent un rôle majeur dans la stabilisation du vol, et donc sur le confort de navigation
- d'autre part, voler suppose décoller dans un premier temps, atterrir à la fin, et malheureusement gérer régulièrement des touchettes (voir plus) dans la phase de vol. Sur toutes ces phases de non vol, le shape du flotteur est important.
Pour ces 2 raisons principales, le shape des flotteurs dédiés au windfoil s'éloigne de plus en plus du shape des flotteurs traditionnels car les contraintes sont différentes. Si on regarde de près, on va même remarquer qu'il y a peu de points communs entre un flotteur de windfoil et de windsurf :
- Les flotteurs de windfoil sont plus compacts (moins longs et plus larges)
- Les flotteurs de windfoil sont très larges sous le pied arrière
- Les footstraps sont plus centrés pour avoir tout le pied posé sur la planche
- Le plan de pont est plus plat sous les pieds
- Les rails sont différents pour éviter les coups de freins lors des touchettes
- La carène est travaillée pour ne pas coller lors des amerrissages plus ou moins voulus et brutaux
- etc.
Le flotteur convertible a t il un intérêt ?
Même si c'est une tendance qui a intéressé les industriels dans un premier temps (pour des raisons essentiellement commerciales), c'est en train de disparaître. La raison en est assez simple: avec l'accessibilité du foil, 90% des pratiquants qui font l'effort d'apprendre le windfoil ne reviennent plus en arrière. Une fois que l'on a gouté à cette glisse magique, il est hors de question de repasser à une navigation en aileron dans la plage 8-15 knt ! Comme par ailleurs les flotteurs convertibles font au moins 80cm de large, on imagine mal les utiliser dans 20knt de vent. La conséquence est que les propriétaires de flotteurs convertibles n'ont, pour la très grande majorité, jamais même essayé leur flotteur en mode aileron.
Il reste malgré tout un secteur où le flotteur convertible a tout son intérêt : dans les clubs. Que ce soit pour une question de rentabilité du matériel, ou pour limiter le cout d'investissement pour les jeunes qui pratiquent ls 2 disciplines, l'intérêt esst évident.
Les 3 types de flotteurs de foil
Quand on parle de flotteurs dédiés, on peut globalement les classer en 3 catégories en fonction du type de navigation que l'on souhaite adresser : les windfoil freeride, les windfoil freerace, les windfoil race. En voici une présentation rapide
Flotteur wind foil freeride : l'objectif est de naviguer avec des petites voiles légères (2m2 de moins qu'en windsurf, essentiellement sans cam), avec une position assez debout (y compris sans harnais lorsque l'on maîtrise, et éventuellement strapless), en privilégiant la glisse, la maniabilité et la finesse. Dans ce mode de navigation, on privilégie la légèreté et une dépense physique la plus réduite possible. La navigation se fait essentiellement au travers. Les flotteurs ne sont pas très larges (autour de 75cm) et assez pincés à l'arrière pour faciliter l'accélération malgré une poussée vélique faible. Les carènes sont optimisées pour apporter un maximum de douceur. Ces flotteurs s'utilisent avec des foils à mat assez courts (entre 70 et 80cm) qui peuvent se permettre d'être pas très raide (la navigation en position droite sollicite assez peu le mat). Les modèles dédiés : Starboard Foil 100, 111, et 122; JP Hydrofoil 120; Horue Tiny; Slingshot Wizzard; Exocet Freefoil 112 et 132; Fanatic StingRay 125 et 140
Flotteur wind foil freerace : l'objectif est de naviguer avec des voiles moyennes (1m2 de moins qu'en windsurf, en général avec 2 ou 3 cam). La position est plus standard, avec une utilisation importante de la contre gîte, et un appui fort dans le harnais. On privilégie la vitesse, les performances dans le vent très léger, et le cap pour explorer le plan d'eau. Compte tenu des forces mises en jeu, la navigation est plus physique qu'en mode freeride. Les flotteurs sont plus larges et nécessitent plus de puissance pour les faire accélérer. Il faut donc une technique de pumping plus aboutie. Les flotteurs possèdent un maître beau très reculé, avec un forte largeur sur le dernier 1/4 arrière afin d'offrir un bras de levier important pour contrôler le foil. Ces flotteurs s'utilisent avec des foils à mat assez longs (autour de 95cm) présentant le plus de rigidité possible. Les modèles dédiés : Starboard Foil 144; JP Hydrofoil 135; Horue Airtime et Slant; Exocet RF 81; Tabou AirRide 81; RRD HFire V1; AHD thunderbold 85 et 75 ; Elix F1X M.
Flotteur wind foil race PWA : développés pour courir en PWA, ces flotteurs sont optimisés pour une pratique très spécifique du foil en mode course Up&Down (parcours banane remontée au vent brutale puis quasi vent arrière) dans moins de 12 knt. Les flotteurs font 91cm de large (jauge PWA) et sont conçus pour s'associer à des voiles dont la surface est compris entre 9 et 10m2. Le développement de ces flotteurs suit un seul objectif : offrir le plus d'appui possible pour remonter au vent avec des foils ultra puissants. Les côtés accessibilité, confort, et agrément sont mis de côté. Les outlines ressemblent à des rectangles et les rails sont très épais. Pour pouvoir mettre en branle de tels flotteurs dans des vents légers, il faut au minimum 8.5m2 (gabarits légers) mais plus souvent 9 ou 10m2. Comme tenu des bras de levier énormes de ces flotteurs, il ne peuvent s'utiliser décemment qu'avec des foils très rigides, très solides et longs (mats de plus de 1m). Les modèles dédiés : toutes les marques présentes en PWA en proposent une.
L'adéquation Flotteur / Foil / Gréement
Si il y a bien une constante entre le windsurf et le windfoil, c'est bien que l'adéquation entre les différents éléments de votre équipement est plus importante que la performance individuelle de chaque élément. On le dit, et on le répète à longueur de journée, mais il est essentiel de respecter des associations pertinentes.
Dans la très très grande majorité des cas, les pratiquants que l'on voit galèrer en windfoil ont un équipement mal conçu. Malheureusement, la volonté de réutiliser ce que l'on a déjà coute que coute est souvent le meilleur moyen de se retrouver avec un équipement non adapté. Au palmarès des associations bancales que l'on a eu l'occasion d'observer, on a le foil freeride monté sous une formula, avec une voile sans cam ... ou encore le foil de course monté sous une board freeride, utilisé avec une vielle voile de course bien lourde gréée sur un mat 75% et un Wishbone aluminium.
Attention aux "ont dit" !
Avec une présence importante sur les spots et les forums, nous avons vu, lus et entendu de tout ... du plus censé au plus loufoque. Beaucoup de pratiquants vous assurerons que leur choix est le bon choix, même lorsque ça défie les lois de la logique voir de la physique. Ils oublieront juste de vous dire qu'il n'ont jamais vraiment essayé sérieusement autre chose. Il est quelquefois sidérant d'essayer le matériel de certains de nos clients croisés sur les spot :on se demande comment ils font pour naviguer ainsi tant c'est inconfortable ... et pourtant ils nous assurent qu'ils s'éclatent. Quand on leur fait essayer un ensemble cohérent qui fonctionne, ils tombent des nues =:)
En dehors du respect du programme des différents éléments constituant votre équipement , il y aussi des adéquations à respecter entre le foil et le flotteur , ainsi qu'entre le flotteur et la voile.
Adéquation flotteur / foil
Comme on l'a vu dans la présentation des types de flotteur, il est important d'associer des éléments de programme cohérent, en évitant par exemple d'utiliser un foil trop souple sur une board de freerace, ou un mat de foil trop long sur une planche étroite. Il convient aussi d'associer des modèles qui vont ensemble en terme d'équilibre longitudinal : les foils plutôt pied arrière devront être associés à des Boards dont les footstraps auront une position assez reculée, et vis versa. Nous sommes là pour vous éviter les erreurs les plus grossières.
Adéquation flotteur / voile
C'est le domaine le plus complexe à appréhender tant les idées reçues sont encrées. On le sait, le foil attire avant tout les débutants pour son côté light wind. Ils ne passent à une navigation foil tout temps qu'après plusieurs mois ou saisons de pratique.
Pour de nombreux planchistes "aileron", petit temps rime avec flotteur large. Ils font donc souvent ce raccourci erroné : "pour naviguer dans le light, il suffit de prendre un flotteur le plus large possible, un foil et une petite voile ("on m'a dit qu'avec le foil tu mets 2m2 de moins"). Passé les premières sessions pour appréhender la bête, on les voit tous revenir en nous disant "je ne comprend pas, il me faut entre 15 et 20 knt de vent pour voler, ce n'est pas normal" ... oui, je confirme, ce n'est pas normal !!! Tout simplement parce qu'un flotteur large nécessite une poussée vélique importante pour le faire accélérer. N'oublions pas que les formula étaient utilisées avec 11.7m2, et qu'un flotteur de 135L s'utilise souvent avec 8,5m2. Même si le foil permet de naviguer dans peu de vent, ne croyez pas que vous arrivez à faire décoller une planche de 85cm de large avec 7m2 dans 8 knt de vent, c'est tout simplement impossible à moins de peser 45kg.
Si on a compris ce qui précède, on en déduira que le choix de la taille de voile max (pour le petit temps) est très lié au choix du flotteur ... ou que le choix du flotteur doit se faire en fonction de la voile que l'on compte utiliser. Avec le même foil, le même modèle de voile et dans les mêmes conditions, si on a besoin de 7,5m2 pour un flotteur de 80cm de large, il faudra 8,6m2 au minimum pour un flotteur de 90cm de large ... c'est un test que nous avons fait à plusieurs reprise et qui s'est vérifié à chaque fois.
Vous en déduirez aisément que
- Si vous voulez naviguer avec 7m2 max dans le light, choisissez un flotteur de 75cm de large
- Si vous voulez naviguer avec 8m2 max dans le light, choisissez un flotteur de 80cm de large
- Si vous voulez naviguer avec 9 ou 10m2 dans le light, choisissez un flotteur de 90cm de large
- Si vous voulez naviguer avec 5m2 max dans le light, choisissez un flotteur de 70cm de large, une voile ultra légère et un pacemaker car il va falloir être (très) énergique .. mais c'est possible ;)
Bien sûr, ces valeurs sont indicatives pour un gabarit moyen possédant une très bonne technique et désirant naviguer entre 8 et 10 knt. Il est évident qu'un gabarit de 90kg devra toiler au moins 7.8m2 pour naviguer dans ces conditions.
Comparatif flotteurs freeride
C'est la catégorie la moins représentée au sein des flotteurs dédiés. Malheureusement, la plupart des marques considèrent que le pratiquant freeride n'a qu'à utiliser un flotteur conçu pour une navigation en aileron. Ils ignorent ainsi tous les adeptes de foil qui ne sont pas intéressés par la vitesse et le tirage de bourre, mais qui veulent aussi profiter des avantages d'un flotteur dédié.
Pourtant, 3 des 5 flotteurs que nous allons évoquer représentent probablement plus de 50% des ventes de flotteurs dédiés foil à ce jour (Horue Tiny en tête).
Je n'évoquerai que très rapidement la Wizzard , que nous avons eu en test dans une version extrême de 103 pour un longueur de 1m52 , et la Femto !!! Pour un gabarit moyen, ces flotteurs sont clairement pointu d'accès et nécessitent du vent. Le pied de mat est quasiment sur le nez de la planche, et la longueur très courte ne favorise pas la glisse pour décoller ... ni d'ailleurs pour gérer les touchette et les posés. Une fois en l'air, c'est un véritable jouet ultra maniable. Les straps sont tellement centrés qu'on ne cherchera même pas à se caler sur un bord. Au contraire, on va naviguer très debout sur des bords courts pour enchainer les manoeuvres. Les spécialistes du freestyle, adeptes d'une navigation tout en finesse trouveront certainement là un nouveau moyen d'expression.
Les Horue Tiny (test) , Starboard Foil 122 (test) et JP Hydrofoil 120 (test), Fanatic StingRay et Exocet Freefoil 112 et 132 sont des flotteurs plus standards et plus adaptés au commun des mortels.
La tiny est un flotteur conçu il y a déjà 3 ans. C'est la plus pincée à l'arrière et la plus légère. Après avoir été pendant 2 ans le seul flotteur dédié de série, elle reste d'actualité pour une navigation 100% freeride. Très adaptée au foil Horue Vini plutôt souple, elle excelle dans la maniabilité (freestyle) et un décollage facile grâce à sa faible largeur arrière, et son poids plume. Par contre, elle supporte difficilement les grandes voiles (7m grand max, 6,5 idéalement) et les foils puissants (à éviter absolument). A noter : sa construction (usine Flika en Pologne) exemplaire avec un ratio Solidité / Poids incomparable avec les productions Cobra.
Plus récentes, les Starboard Foil 122, JP Hydrofoil 120 Fanatic StingRay et Exocet Freefoil correspondent à une vision plus moderne et plus sportive du foil freeride. Pour des gabarits légers, ces 4 flotteurs peuvent être d'ailleurs utilisés en mode freerace. il est possible d'utiliser des voiles plus grandes (7,5 max), et surtout des foils plus raides, plus longs et un peu plus puissants (ne pas exagérer). Cela donne plus de choix dans les associations, et en général un comportement plus sain dans les vents irréguliers et le clapot . La Foil 122, grâce à sa longueur, gagne la palme du décollage le plus facile dans le light car elle offre la meilleure glisse et la meilleure accélération. La JP, quant à elle, établi une nouvelle référence en terme de douceur des touchettes à la contre gîte. La foil 122, plus longue et avec des straps assez avancés, a tendance à calmer les foils un peu nerveux et matche avec les foils plutôt pied avant ou centrés. Elle se marie parfaitement avec le Loke Lk1 et les Starboard GT, Alpine A1, AFS 85, mais aussi avec la plupart des foils alu (à l'exception du NP). La JP, plus courte et sans inertie, va au contraire libérer les foils et s'associer aux foils centrés ou pied arrière. Elle s'associe parfaitement avec les Starboard GT, GT alu, NP Alu, Taroa Noe, et certainement Zeeko (pas testé). Les 2 nouvelle Excoet Freefoil 112 et 132 apportent un côté ludique encore plus prononcé, et leur excellent contrôle en font un véritable prolongement de vos jambes.
Comparatif flotteurs free-race
Cette catégorie offre un choix plus vaste, et commence à attirer de plus en plus de pratiquants. Elle intéresse ceux qui ont fini leur période d'apprentissage et recherchent plus de vitesse, mais aussi certains débutants rompus à l'utilisation des voiles à camber, et adeptes du tirage de bourre entre potes.
Dans ce comparatif, je n'évoquerai pas la Starboard Foil 147 qui est avantageusement remplacée cette année par la 144, ni les AHD thunderbold et RRD HFire V1que je n'ai pas testé .
Starboard Foil 144; JP Hydrofoil 135 (test) ; Horue Airtime (test) ; Horue Slant (test); Exocet RF 81 (test) ; Elix F1X M (test); Tabou AirRide 81 (test)
Parmi ces flotteurs, l'un d'eux se démarque par son shape plus traditionnel. La JP Hydrofoil 135 est la plus ancienne en terme de conception, et a été au départ conçu comme une planche convertible. Après 2 ans de bons et loyaux services, elle en reprend pour une saison de plus (2019) sans changement de shape. Pourtant, elle moins d'être dépassée ! Avec un arrière plus pincé que les 5 autres, c'est la plus "freeride" de la catégorie. C'est donc aussi la plus accessible et on la conseille les yeux fermés aux débutant foil qui y trouveront un flotteur facile et peu physique. Bien sûr, elle est moins l'aise quand on charge en toile ou si on lui associe des foils puissants car le bras de levier est plus court. Ses rails ont aussi une fâcheuse tendance à scotcher en cas de touchette. On regrette donc juste que quitte à changer la déco pour 2019, JP n'en ai pas profité pour lui mettre les mêmes rails que sur les nouvelles 120 et 150. Comme toutes les JP, la 135 a des straps plutôt reculés. Si on associe ceci à une largeur moindre à l'arrière, il faut éviter de les foils "pied avant" si on ne veut pas galérer dans le vent (Loke Envol, Starboard Race, AFS 95) .. certes ça se gère avec des cales, mais à choisir autant aller vers un foil réellement approprié.
La Horue Slant possède aussi un shape un peu traditionnel avec un maître beau avancé, mais cette fois le flotteur est 100% dédié windfoil (Gros V devant, rails tombés). Nous n'avons jamais au final pu essayer une version définitive avec les straps plus centrés. On retrouve sur cette planche la qualité de fabrication Flika, et une carène très douce signée horue qui décolle tôt. Le plan de pont est assez particulier avec ses plans inclinés pour mettre les pieds ... on aime ou pas.
L'Elix F1X M est plus délicate à prendre en main que la moyenne. Par sa position de straps, ses cuts et son plan de pont, elle impose des vrais changements d'habitude qui prennent un peu de temps. Il faut donc faire l'effort de s'y habituer et cela peut prendre quelques nav' pour les habitués, et une petite saison pour les débutants. Passé l'adaptation, on décèle un très bon potentiel à condition d'y adjoindre un foil bien né, avec un ensemble mat fuselage très raide. Tout comme la Exocet RF81, le décollage nécessite pas mal de puissance, donc soit des grandes voiles, soit une technique de pumping dynamique et vigoureuse. Dans tous les cas, c'est un flotteur puissant assez magique dans l'exercice du près (très serré) et des allures (très) abattues. En terme de contrôle dans le vent soutenu, elle est moins facile que les planches comme les RF81, Airtime ou Foil 144 (leur plan de pont facilite les choses). Elle s'associe facilement avec tous les foils rigides sauf quelques cas extrêmes (Starboard Race par exemple avec lequel il faut caler le stab).
Avec les Starboard Foil 144, Horue Airtime, Tabou AirRide 81 et Exocet RF81, on rentre dans les fiotteurs les plus récents de conception, mais aussi les plus novateurs en terme de shape. Ce sont des flotteurs compacts (courts ou avec peu de volume devant), et très larges sous le pied arrière. Le plan de pont des 3 planches est différent, mais réellement adapté au foil. Il y en a pour tous les goûts: du pont 100% plat sur l'exocet qui offre un contrôle impressionnant dans les conditions difficiles, à un pont semi bombé plus traditionnel sur la Foil 144, en passant par une solution intermédiaire sur la Airtime. Pour ce qui est des touchettes sur le rail ou à plat, les 3 planches font quasi jeu égal à condition d'avoir un rake bien réglé. Il y a un petit avantage pour les Airtime et RF81 dans le clapot mais c'est léger. Pour ce qui est du comportement dans le light (peu de vent, grosses toiles), les 3 planches imposent de s'adapter à l'arrière large avec un pumping vigoureux, plus abattu qu'avec un flotteur traditionnel, et une position plus reculée du pilote. Ceci est encore plus marqué sur les RF et Airtime qui ont peu de volume devant. Dans ces conditions, la Airtime est clairement celle qui accélère le plus facilement, suivie par la Foil 144 (7cm de largeur en plus). La RF81 ferme la marche en demandant plus de puissance pour s'exprimer ... un point qui peut décourager ceux qui manquent de technique au pumping. En l'air, c'est tout le contraire : la RF81 est la plus stable quelques soient les conditions .. que ce soit light ou mouvementé, le contrôle est surprenant de facilité. Les Foil 144, AirRide et Airtime font jeu égal : l'une (Airtime) avec un pont plus plat qui permet de contrôler et de passer facilement de la puissance (on va plus facilement vite), l'autre (Foil 144) avec un arrière offrant moins de contrôle, mais une largeur qui stabilise encore plus l'assiette longitudinale du foil (on fait moins le yoyo). La AirRide est un parfait compris entre pont plat et incurvé. En terme de feeling général, la Airtime et la AriRide sont les plus légères à la fois sur la balance et en sensation. la AirTime la plus solide en construction. La Foil 144 est plus volumineuse avec ses rails épais, mais la plus facile au virement de bord car elle s'effonce moins devant. C'est aussi la plus adaptée aux gros gabarits te/ou aux grosse voiles (testée en voile Race 9m foil). Quant à la RF81, elle peut paraître plus pataude, mais ce qui la pénalise un peu dans le light est en même temps ce qui participe clairement à son contrôle impressionnant en l'air.
Vous l'avez compris, difficile d'avoir une préférence car chacun de ces flotteurs a son propre caractère. Chacun choisira en fonction de ses critères et du foil auquel il souhaite l'associer.