Encore une bonne occasion hier de confronter 3 acteurs du marché du windfoil. En l'occurrence, il s'agissait du Vini (Horue), du DP82 (Mako) et du Ketos Windfoil (Aile Easy et Freeride2)
Conditions du test : Port St Louis, vent entre 10 et 18 knt, beaucoup d'algues
Après l'expérience très mitigée que nous avions eu avec le Ketos lors du printemps du foil, nous étions impatients de re-tester ce Ketos mis à jour. Cette fois, on a droit à un nouveau mat plus rigide (dit Haut Module), et à la nouvelle aile Freeride2, qui est plébiscitée en kite. Pour pouvoir faire une comparaison digne de ce nom, on va cette fois monter le ketos sur notre board de foil car l'installation sur la starboard que nous avions lors de printemps du foil désservait visiblement le produit.
Compte tenu des conditions de vent, on part en 7m au départ (10knt environ)
Première sortie avec le ketos
Point positif, le mat relativement court permet de ne pas marcher sur 20km avant de monter sur le planche. On se dégage de la zone sans fond, et c'est parti pour essayer de monter sur le foil. On pompe, la planche accélère rapidement grâce au gros appui du mat en corde large, et ... ça ne monte pas ... ou presque ! Que passa ? En regardant de plus près, on a un gros paquet d'algues dans le foil ! Allez, une petite marche arrière pour enlever tout ça, et on recommence. Cette fois, ça monte, mais ça retombe aussitôt. Un peu déçu ... Encore plein d'algues. Bon, ça sent le plan galère. Du coup, je remonte au ralenti pour changer de zone de navigation et on recommence. Moins d'algues, mais il faut franchement forcer pour rester en l'air : tout l'appui est sur le pied arrière, on n'est pas du tout équilibré. En plus, dès que l'on essaye d'accélérer et/ou de remonter au vent en faisant contre giter la planche, c'est décrochage immédiat de l'aile. Je fini par douter et je rentre pour changer de monture pour voir si c'est moi, les algues, ou autre chose
Deuxième sortie avec le Viny
Cette fois, il faut gérer le tirant d'eau plus important. Par contre, dès que la profondeur est ok, le foil porte immédiatement et on retrouve l'équilibre habituel du Horue. On passe au milieu des bancs d'algue et on sent que ça freine, mis on reste en l'air. Au bout d'un moment (accumulation), on fini par se re-poser. Un peu de ménage sous la board et on recommande. Cette fois, je trouve la solution : à chaque fois que les algues s'accumulent sur le bord d'attaque du foil, il suffit de monter et descendre un peu vite (sans poser la planche) pour se débarrasser des intrus. Le vent monte franchement, et ça devient rock & roll en 7m. Bon ok, bien compris, on va ré-essayer avec le ketos
Troisième sortie avec le ketos
Le vent est monté, ça va aider. J'en profite pour reculer les straps de 8cm pour avoir une position plus équilibrée. Toujours pareil, un peu difficile de sortir de l'eau, bizzare avec une 7m dans plus de 15 knt ! Pas bien normal. Bon, cette fois, on est un poil moins sur le pied arrière (juste un poil moins), mais il faut bien bourriner quand même pour tenir l'assiette. Les algues n'ayant pas abdiquées, je teste la solution trouvée avec le Horue. Cette fois, ça ne fonctionne pas, les algues restent collées. Le mat très large sotche nos petites amies. Je suis obligé de remonter sur le plan d'eau pour changer de terrain de jeu et continuer les tests. Sans les algues, ça sort de l'eau facilement, mais on reste bien trop sur le pied arrière. Difficile du coup de maintenir une assiette correcte bien longtemps : les touchettes plus ou moins douces sont légion. La stabilité latérale est aussi précaire avec de nombreuses embardées à la gite difficiles à récupérer. Quand on essaye de contre-giter, on retrouve des décrochages assez brutaux : il y a visiblement un phénomène de ventilation de l'aile dans ces conditions.
Quatrième sortie avec le Mako sur une planche avec boitier avancé
Le MakoFoil est désormais construit par Gasoil. Cette nouvelle version est entièrement nouvelle est très différente de la précédente : c'est un foil qui fait clairement partie de la 3e génération. La glisse est plutôt très bonne mais il reste un peu plus technique que la moyenne des foils de sa génération quant à la stabilité (autant en stabilité latérale que longitudinale). Ce foil nécessite idéalement comme la version précédente un boitier avancé, donc soit une planche spécifique soit une planche sur lequel on a déplacé le boitier d'aileron (d'une 10aine de cm sur le 2015, de environ 5cm sur le 2016).
Ce foil étant encore en développement (moules non définitifs sur les ailes en particulier), nous suivrons son évolution pour vous en dire plus. Nos tests ont été réalisés avec une aile DP77 puis un proto de DP82. Cette dernière aile est encore en cours d'évolution pour améliorer la stabilité transversale qui reste un point à améliorer sur le Mako 2016.
Le vent est monté, on navigue en 5,8. L'ensemble est équilibré et porte plus que le ketos. Comme lors de nos précédents tests avec le mako, on ressent une certaine instabilité latérale : il faut être méfiant pour bien maintenir le flotteur à plat car les embardées sont difficile à rattraper. Par contre, la stabilité longitudinale et la glisse sont bonnes. Pour voir, on essaye la contre gite pour serrer le vent et accélérer. Comme avec le Ketos, c'est vite la sanction avec un joli décrochage.
Petit bilan de cette après midi de test à Part st Louis
Notre foil référence (viny) s'est bien sorti des conditions compliquées (algues).
Le foil Ketos demande encore du travail : le mat court à corde large pose beaucoup de difficulté en présence d'algue. L'aile Freeride2 a bien plus de glisse que la version easy testé ce printemps, mais son faible allongement pose des problèmes d'instabilité latérale. Il faut aussi comprendre pourquoi le foil ne permet pas de naviguer en contre gite sans décrocher. Enfin, ce foil demande pas mal de puissance pour s'exprimer : il ne faut pas autant sous-toiler qu'avec les autres foils
Le DP82, à condition d'être installé sur un flotteur avec un boîtier un peu avancé (ou des straps plus reculés), offre un bon équilibre longitudinal et une portance plutôt bonne (comme avec le horue en aile LW, mais moins qu'avec la XLW). Il reste par contre du travail pour régler les problèmes de stabilité latérale, et cela nécessite donc une bonne vigilance de la part du pilote (beaucoup plus qu'avec une horue ou un lokefoil).
...prochain test avec le Loke et le F4 (on espère que ce ne sera pas dans 6 mois car la livraison traine un peu)