Nous abordons ici les idée reçue et répondons aux questions que l'on nous pose très fréquemment au sujet du winfoil
Qu’est ce que le foil ?
Pourquoi le windfoil ?
Une nouvelle mode ou un évolution irrémédiable ?
Pourquoi maintenant et pas avant ?
Pourquoi c’est plus simple à petite vitesse et dans le petit temps ?
Quel flotteur pour faire du windfoil ?
Idée reçue : le flotteur n’a pas d’importance car il ne touche pas l’eau
Idée reçue : il faut renforcer le boitier
Quelle voile pour faire du windfoil ?
Idée reçue : C'est trop technique, je n'ai pas le niveau
Idée reçue : Je suis trop vieux, je n'y arriverai jamais
Idée reçue : J'ai pas envie de réapprendre autre chose
Idée reçue : C'est pas l'avenir car ça ne marche pas dans les vagues et dans le vent fort
Idée reçue : Ca n’a pas d’avenir car c’est moins performant que le slalom
Idée reçue : C'est dangereux
Idée reçue : C'est du carbone, donc fragile. Peux on protéger ?
Idée reçue : Le windfoil c’est cher
Idée reçue : Il y a trop de modèles et on s’y perd
Idée reçue : Il faut que je teste pour voir si ça me plait
Idée reçue : Ca va évoluer tellement vite qu'il vaut mieux attendre
Idée reçue : Il va y avoir de la concurrence et les prix vont s'écrouler
Idée reçue : Dès que ça va être fait en chine, il y aura des copies pas cher
Qu’est ce que le foil ?
Pour ceux qui sont en retard d’une guerre, le foil est le nom donné à un appendice qui remplace l’aileron. En plus du plan anti-dérive vertical, on a également des plans porteurs horizontaux (en orange sur la photo ci dessous) qui génèrent non plus une force anti-dérive mais une réelle portance verticale au point de soulever la planche … qui ne touche alors plus l’eau.
Pourquoi le windfoil ?
Les plus vieux d’entre nous ont probablement connus la vraie « Planche à voile » avec laquelle on naviguait en « déplacement ». Ce terme est donné aux embarcations qui flottent car leur volume est plus important que leur poids. Lorsqu’elles avancent, ces embarcations déplacent un volume d’eau équivalent à leur poids. Bien évidement, c’est un mode de navigation plutôt lent. A la voile, c’est le cas de l’antique windsurfer, ou des monocoques actuels.
Il y a une grosse 20aine d’années, le funboard a été inventé en proposant un nouveau mode de navigation : le planning. Cette fois, la planche n’est plus portée par son volume mais par une portance générée grâce à la vitesse. On a ainsi démultiplié la vitesse, et surtout les sensations grâce à une résistance à l’avancement beaucoup plus faible … la glisse … vous voyez ce dont je parle. Je suis sûr que vous êtes tous addicts de cette sensation difficile à décrire du planning.
Le windfoil (ou windsurf à foil) est une nouvelle génération de glisse. Après la navigation en déplacement puis au planning, on passe à une navigation en vol. Les sensations de glisse font encore un bon en avant, en particulier grâce à une diminution drastique de la trainée. Et qui dit moins de trainée, dit moins de puissance vélique nécessaire, plus de légèreté etc. .. bref, une nouvelle révolution fondamentale dans le monde du windsurf.
Une nouvelle mode ou un évolution irrémédiable ?
C’est la grande question du moment. Les conservateurs voient ceci comme une mode, et ceux qui pratiquent déjà comme l’évolution naturelle du windsurf.
En prenant un peu de recul, on a observé le même type de réaction lors de l’arrivée du funboard : beaucoup de compétiteurs en planche open dénigraient le funboard, avant d’y passer ou d’abonner. La transition a pris des années. Par ailleurs, tous les autres support à la voile passent aussi au foil (dériveurs, catamarans sportifs, multicoques de course au large, et même monocoques).
Au final, il y a fort parier que l’évolution vers le windfoil sera irréversible même si elle prendra du temps. Ceci, seul l'avenir permettra de confirmer ceci.
Pourquoi maintenant et pas avant ?
Les premiers essais de planche à voile sur foil datent de plus de 30 ans, mais ces premiers essais étaient loin d’être concluants.
L’époque ‘moderne’ du windfoil a été lancée par AHD il y a quelques années, et perce aujourd’hui grace à une conjonction de plusieurs facteurs
- l’allègement du matériel
- la généralisation et la baisse des coûts des structures composites carbones
- la baisse des coûts de l’usinage CNC permettant d’usiner des moules précis
L’ensemble du poids du pilote et de sa monture dépassent les 100 kg. Cela veut dire que l’aile du foil doit générer une portance de plus de 100kg pour une envergure de 70cm et une corde de 12cm. Autant dire que la précision du profil et la solidité de la structure sont primordiales.
Pourquoi c’est plus simple à petite vitesse et dans le petit temps ?
Tout ceux qui passent au windfoil se rendront très vite compte que l’engin est bien plus simple à maîtriser dans peu de vent et à vitesse faible et moyenne (entre 12 et 15 knt, avec des voiles de 5,2 à 6,5). C’est d’ailleurs les conditions que l’on conseille aux débutants dans la discipline, mais pourquoi ?
Si on analyse le fonctionnement du foil à petite vitesse, on a un équilibre stable : quand on appuie sur le pied arrière, cela occasionne une augmentation de la portance et fait monter le foil, mais en même temps, cela occasionne une augmentation de la trainée et ceci a pour effet de freiner et de refaire baisser la portance. L’équilibre est stable.
A plus haute vitesse, l’inertie supérieure de l'ensemble rend la baisse de vitesse beaucoup plus faible et le foil a vite tendance à sortie de l’eau si on ne corrige pas la balance de poids entre les 2 pieds. Il faut donc en permanence maintenir l’assiette longitudinale du flotteur … un peu plus compliqué lorsque l’on n’a pas l’habitude.
Quel flotteur pour faire du windfoil ?
Pour débuter le windfoil, la plupart des windsurfeurs voudront se rassurer en limitant leur investissement et en leur permettant de revenir au windsurf classique. Pour ceci, ils vont utiliser un flotteur d’occasion existant, mais quel type de flotteur de windsurf ‘classique’ permet de s’initier le plus facilement au windfoil ?
Il y a déjà pas mal de littérature à ce sujet sur les forums ou les sites des marques de foil. Finalement, la réponse est très simple :
- Outline : il faut idéalement un flotteur mesurant entre 75 et 85cm de large, le plus court possible, le plus léger possible, et le plus large possible à l’arrière (dont plutôt typé slalom light wind)
- Boitier : la plupart des foils nécessitent un boitier d’aileron type deep tuttle. Idéalement, on préfèrera des boitiers traversant (qui viennent jusqu’au pont de la planche, sans ‘cheminées’ pour mettre les vis) car ils favorisent une reprise des efforts sur le pont et simplifient l'installation du foil
- Footstraps : La position des footstraps est très importante en windfoil ... voir primmordiale.
- Position latérale : La navigation en foil se fait plus ‘debout’ qu’en funboard. Il est nécessaire d’avoir les pieds bien à plat sur la planche, donc éviter les straps très excentrés des planches de slalom. Certains flotteurs de free-race offrent des positions d’inserts plus centrés, ce qui est parfait pour le windfoil. Sinon, vous pouvez demander à un shapeur de rajouter quelques inserts sur votre flotteur.
- Position longitudinale : l’un des éléments fondamentaux en windfoil est l’équilibre longitudinal. Il faut globalement que la poussé du foil se fasse entre les 2 pieds pour permettre au pilote de contrôler le plus facilement possible l’incidence du foil. Comme le centre de poussée des différents foil du marché n’est jamais au même endroit, l’idéal est d’avoir de multiples possibilités de réglage pour trouver l’équilibre idéal. Ci dessous, vous trouverez les cas de foil poussant sur le pied arrière (on est obligé de se pencher en arrière pour rester en l'air), ou sur le pied avant (il faut exégérément pousser sur le pied avant pour éviter de srotir de l'eau quand la vitesse augmente)
Idée reçue : le flotteur n’a pas d’importance car il ne touche pas l’eau
Ceci est totalement faux à plusieurs titres
- Le flotteur touche l’eau dans toutes les phases ou l’on ne vole pas, y compris avant le décollage ou lors des touchettes. Le shape a donc une influence importante, en particulier dans le vent léger ou la houle
- Si le shape ne joue que sur certaines phase de l’utilisation, les autres éléments géométriques du flotteurs sont primordiaux car ils déterminent entièrement le comportement et l’équilibre en vol : largeur arrière, largeur au maître beau, position des footstraps (cf. ce dessus), position du pied de mat.
- L'inertie du flotteur a une gosse importance sur la facilité d’utilisation et le plaisir dégagé … d’où le développement de flotteurs très courts, et très légers sur l’avant.
On peut donc tout à fait recycler un flotteur pour faire du windfoil, mais il ne faut pas prendre n'importe quoi et encore moins penser que cela n'a pas d'importance.
Idée reçue : il faut renforcer le boitier
Installer un foil nécessite un boitier deep-tuttle. Si vous désirez utiliser une planche équipée en powerbox, il faudra soit revendre votre flotteur, soit faire remplacer le boitier. Si votre flotteur est par contre déjà équipé d’un deep-tuttle, aucune urgence : naviguez comme cela, et si le boitier avoue une faiblesse, il sera toujours temps de le remplacer. Si vous veniez à faire remplacer le boitier de votre flotteur, bien choisir un boitier traversant.
Par contre, si votre flotteur ne permet pas de trouver en standard une position de footstraps compatibles avec le windfoil, il faudra effectivement faire poser des inserts supplémentaires, sans pour autant que cela n’handicape l’utilisation classique si vous vouliez y revenir.
Dans le cas des foil possédant une platine sous la carène (type Zeeko), les contraintes sont moins importantes. Par contre il faudra de grosses rondelles (type loké) sur le pont, pour éviter les arrachements lors de touchettes
Quelle voile pour faire du windfoil ?
Le windfoil est très peu exigeant côté voile car il nécessite très peu de poussée. Globalement, on navigue avec 2m2 de moins qu’en funboard et des voiles de vague ou de freeride à 2 cam légères sont idéales pour pratiquer avec plaisir. Les besoins étant nouveaux, c'est vraisemblablement un domaine ou les choses vont beaucoup évoluer. En funboard, on avait tendance à naviguer sur-toilé, alors que cette fois on est sous-toilé ... plus besoin de gréements ultra rigides !
Idée reçue : C'est trop technique, je n'ai pas le niveau
Le niveau requis est celui de la navigation confortable au harnais, pieds dans les footstraps. Bien sûr, les excellents funboarders apprendront souvent plus vite, mais contrairement au kitefoil qui est réellement technique, le windfoil est accessible à la plupart. Pour donner une idée, il faut 2 demi-journées à un bon navigateur pour commencer à voler sur des bords entiers. Le record observé est de 15-20mn pour des jeunes compétiteurs comme les filles du pôle France.
Idée reçue : Je suis trop vieux, je n'y arriverai jamais
Avec 2 ans d’expérience de journées découvertes, et autre journées test, nous avons pu constater (à une exception près) que tous ceux qui s'en sont réellement donné les moyens ont réussi à voler. Ce n’est pas une question d’âge mais d’ouverture d’esprit et d’acceptation à écouter les conseils (très dur pour certains).
Certes comme toujours quand on apprend, il y a une phase un peu plus physique car on est assez crispé au départ. Dès cette phase derrière nous, c'est une navigation avec beaucoup de douceur et beaucoup moins d'effort (on arrive sans problème à naviguer des heures sans harnais !). La dépense physique est concentrée au décollage, et elle est du même ordre que pour partir au planning avec une planche standard.
Au final, le windfoil est une activité beaucoup moins physique que le funboard. Les frottements étant très réduits, on utilise très peu de force propulsive donc des voiles qui font environ 2m2 de moins qu'en Windsurf 'classique'. Les chocs contre le clapot sont aussi fortement réduits.
Idée reçue : J'ai pas envie de réapprendre autre chose
On ne peut rien pour vous :)
L'apprentissage est beaucoup plus facile que le kite foil par exemple. En fonction de la dextérité des pratiquants, il faut entre 2h et 5h pour faire des vols de plus de 50m. La décontraction arrive about de 4 ou 5 sorties
Idée reçue : C'est pas l'avenir car ça ne marche pas dans les vagues et dans le vent fort
Comme toute évolution, il faut du temps pour que les choses s’installent. En dehors du matériel qui va continuer à progresser, la technique va beaucoup évoluer. A ce jour, nous avons tous un niveau de débutant ou de débutant débrouillé. Quelques rares exceptions (Philippe Caneri, Benjamin Tillier) nous donnent une idée du potentiel de foil. Que ce soit en terme de performance que de maniabilité, le potentiel est énorme. Les premiers funboarders ont mis un moment à dompter les vagues … mais le niveau moyen des pratiquants n’a jamais arrêté de progresser pour repousser les limites du possible.
On débute idéalement dans des vents médium (atour de 15 knt). En progressant, on appréhende de mieux en mieux les vents plus soutenus, et avec un peu d’habitude, naviguer dans 25knt ne pose aucun problème … il faut juste adapter les tailles de voile et ne pas hésiter à rapidement descendre en 4m2 voir moins. On prend même un plaisir certain à naviguer avec un mouchoir de poche dans les mains.
Naviguer dans les vagues est un sujet plus complexe et seuls quelques très bon foileurs profitent réellement de l’ultra maniabilité du foil dans ces conditions. Avec un peu de recul, combien faut il à un débutant windsurfeur avant d’aller surfer dans les vagues ??? Finalement, il n’est pas évident que ce soit beaucoup plus long en soi, mais on manque de recul pour l’affirmer.
Idée reçue : Ca n’a pas d’avenir car c’est moins performant que le slalom
Encore une fois, c’est effectivement moins rapide qu’un flotteur de slalom POUR LE MOMENT.
Pour infos, les vitesses atteintes en foil sont de l’ordre de 17-18 knt quand on débute, et sans grand niveau, on pousse jusqu’à 22-24 ont en se mettant dans le rouge. Les extra-terrestres du foil ont déjà dépassé les 30 knt .. et ce n’est qu’un début.
Compte tenu du peu de frottement du foil, le windfoil peut théoriquement aller beaucoup plus vite que le funboard, mais il faut oser border … et pour l’instant on manque encore de niveau pour la plupart.
Mais pourquoi voulez vous aller vite ?
- pour aller plus vite que les autres ? Le tirage de bourre en foil va arriver comme en slalom. Faites confiance aux compétiteurs dans l’âme
- pour les sensations ? A 20knt en foil, on a autant de sensations qu’à 35 en funboard
- pour se faire mal lors des boites ? Pas de stress, je suis sûr que certains arriveront à se mettre des bonnes roustes en voulant aller vite en winfoil
Si on parle de cap, le foil est largement devant le windsurf classique … sur des parcours type triangle, il y a donc fort à parier que le foil soit devant
Si on parle de sensations et de départ planning (car c’est aussi une performance), le windsurf classique est déjà largement battu
Au final, c’est surtout un argument donné par ceux qui ne pratiquent pas réellement et veulent s’auto-convaincre d'avoir raison.
Idée reçue : C'est dangereux
A ce jour, on n’observe pratiquement aucun accident en windfoil. Contrairement au kitefoil, les risques sont très limités, surtout dans la phase d’apprentissage. A l’exclusion de quelques amerrissages sur le nez de la planche, ou de quelques genous dans la voile, rien de bien méchant. Le fait d’être dans les straps, avec le wishbone dans les mains permet à priori de ne jamais tomber sur le foil. Les vitesses d’évolution étant assez faibles au début, les chutes sont assez douces … ce qui en fait un sport peu traumatique par rapport au windsurf classique.
Au pire peut on se faire mal aux chevilles (c’est arrivé à quelques débutants), mais on fera attention d’avoir des straps peu excentrés et pas trop ouverts.
Le seul danger peut provenir des manipulations du foil à terre, et du waterstart où le pied peut passer très près des ailes. Nous conseillons de toute façon d’éviter systématiquement le waterstart en windfoil pour éviter tout problème de ce côté.
Par précaution, on conseillera aussi le casque et le gilet lors des premiers runs (ou si vous avez décider de battre des records de vitesse) … principe de précaution
Idée reçue : C'est du carbone, donc fragile. Peux on protéger ?
Sur les foils de série, bien conçus, nous n'avons dénoté aucune casse. Il faut bien évidemment éviter de taper dans un rocher ou de racler le fond, mais c'est la même chose avec vos jolis ailerons de slalom ! En cas de rencontre brutale avec le fond, c'est plus souvent le boitier de la planche qui risque de passer un mauvais moment ou le nez de cette dernière si vous passez par devant.
Lors de vos débuts, nous conseillons très fortement de mettre des protections sur le nez de la planche et/ou un déviator pour éviter d'abîmer le nez le la planche. En effet, vous allez immanquablement passer par devant une paire de fois avant d'apprendre à être plus doux et mesuré sur les appuis.
Nous vous conseillons aussi une housse pour protéger les foils (les bord de fuite fins sont en général fragiles) lors du transport.
Idée reçue : Le windfoil c’est cher
Oui et non : comme tout, cela peut être cher quand on veut s’équiper avec le top de ce qui se fait. Cela peut être aussi tout à fait raisonnable grâce à l’arrivée de matériel produit en série et avec des matériaux moins couteux (cf foil alu NP par exemple … et il y en aura d’autres comme le prochain Horue).
Quand on aborde de ce sujet, la question n’est pas le tarif du foil en soit, mais le coût global relativement aux autres alternatives. Le windfoil nécessitant moins de gréements et étant bien moins exigeant de ce point de vue, ceci équilibre tout à fait le tarif de l’appendice. Sauf à vouloir faire de la compétition, exit les voiles au dessus de 7.5 m2, ou les modèles à plus de 2 cambers.
Pour une utilisation loisir, un quiver 7m, 5m, 3,5m est parfait pour naviguer dans toutes les conditions.
Idée reçue : Il y a trop de modèles et on s’y perd
Lorsqu’il n’y avait qu’un ou 2 modèles, la plupart se plaignaient de ne pas avoir le choix. Maintenant, il y en aurait trop ???
Ce qui est certain, c’est que
- parmi tous les modèles vendus, assez peu offrent à la fois : un modèle réellement abouti, une disponibilité raisonnable, un SAV de qualité, la pérennité de la marque, une certaines évolutivité
- nous sommes là pour vous aider à faire le bon choix en fonction de vos contraintes (type de pratique, environnement de navigation, niveau, budget ) et cette diversité permet justement de coller assez facilement aux spécificités de chacun.
Idée reçue : Il faut que je teste pour voir si ça me plait
C’est une remarque que nous avons dû entendre 2000 fois cet été. Nous avons d’ailleurs mis en place des cours de découverte windfoil avec plusieurs clubs (YCT, Neptune). Il vous permettront d’avoir des premières sensations.
Dans les faits, comme toute discipline dans laquelle on débute, les premiers instants sont plutôt ingrats même si ils peuvent être amusants. Après les premières sensations de vol qui sont très excitantes, le windfoil devient vraiment addictif lorsque l’on parvient à se décontracter en vol. Comme on le disait un peu plus haut, cela intervient après quelques sorties. Nous n’avons à ce jour qu’un seul exemple de pratiquant qui a fait l’effort de passer le cap et qui a décidé de revenir au funboard classique … et nous pensons que cela est dû à un gabarit hors norme et un mauvais choix de matériel. Tous les autres rêvent windfoil, naviguent windfoil et parlent windfoil.
Compte tenu de la sensation éprouvée en vol, on a du mal à imaginer qu’un windsurfeur puisse ne pas prendre goût au windfoil … à condition de savoir persévérer lors des premières sorties.
Idée reçue : Ca va évoluer tellement vite qu'il vaut mieux attendre
Le windfoil en est effectivement à ses débuts, mais nous en sommes déjà grosso-modo à la 3e génération de foil. Les tâtonnements et les évolutions les plus fondamentales sont derrière nous désormais. Les premières générations ont exploré des directions un peu extrêmes, mais les choses ont beaucoup convergé avec les 2e et 3e générations. Les évolutions vont être désormais plus subtiles, mais bien sûr, on ne va pas s’arrêter là .. et tant mieux.
D’autre part, qui dit nouvelle pratique dit aussi demande beaucoup plus forte que l’offre sur le marché de l’occasion. La revente d’occasion ne pose aucun problème quand on choisi un modèle qui fonctionne.
On peut toujours attendre la version suivante mais c’est une course perdue d’avance. Si on avait attendu que le funboard n’évolue plus avant de ranger sa planche à dérive, on naviguerai encore tous en planche open … et pourtant il y a eu de nombreuses évolutions majeures dans le funboard, et on en a tous profité sans forcément ramener toujours ceci au prix.
Pour ne pas « perdre d’argent », attendre ne sert donc à rien, mais choisir un modèle qui va se revendre est fondamental. Il faut donc simplement ne pas aller chercher des produits exotiques avec lesquels vous allez gagner 200eur à l’achat pour se retrouver avec un produit invendable dans 6 mois.
Idée reçue : Il va y avoir de la concurrence et les prix vont s'écrouler
L’évolution des prix n’a aucun lien avec le nombre de marques, mais avec le cout de revient des produits. On va passer de productions artisanales ou chaque production unitaire coute cher en main d’oeuvre au regard du cout des matériaux, à des productions industrielles ou le cout de revient unitaire en production sera plus faible, mais qui nécessitera des investissements plus conséquents : développement, industrialisation pour définir des process reproductibles, suivi qualité, marketing, structure de distribution permettant d’assumer une diffusion en série sur du moyen et du long terme.
Au final, les coûts s’équilibrent grossièrement, et on ne peut pas s’attendre à voir les prix chuter de façon significative sur des produits développés à iso qualité de matériaux et de technologie.
Par contre 2 phénomènes vont apparaîtrent
- des nouveaux acteurs vont profiter de l’engouement pour proposer des produits moins chers en rognant sur la qualité des matériaux, la qualité des process de production, le développement (en copiant), le réseau de distribution (vente directe), et la pérennité des produits. Ce type de modèle économique à court terme est inévitable.
- le volume va permettre d’accéder à des technologies différentes. On en a un exemple flagrant avec l’arrivée des foils aluminium produits par extrusion, moulage et soudure Tig. Ce sont des procédés inaccessibles à l’artisan, mais qui permettent de produire à des couts réduits.
Idée reçue : Dès que ça va être fait en chine, il y aura des copies pas cher
Comme d’habitude, l’Asie sait profiter très vite des opportunités commerciales, surtout lorsque les marchés ne sont pas structurés. Comme dans tous les domaines que nous avons connus (windsurf, SUP, kite etc.), les arnaques font la compétition avec les faux bons plans. Au final, que ce soit en europe, en chine ou au fin fond de l’Afrique, le Père Noël n’est qu’un mythe et les vrais bons produits ont des coûts similaires.
Il y a effectivement déjà des offres très alléchantes sur ebay (foil carbone à 250€ par lot de 50) et nous encourageons ceux qui veulent jeter de l’argent par les fenêtres à y souscrire au plus vite. Nous savons que ce sont des arnaques, alors nous préférons que ce soit les autres qui fassent les cobayes :)