Test Exocet Discovery 12’6 ("planche à voile")

Après deux mois d’attente, j’ai enfin reçu ma Discovery en Juillet 2013. Petite déception tout de même au déballage chez Glissattitude, le boitier d’aileron US Box central qui aurait dû être là … n’y était pas !

J’ai pu essayer une dizaine de fois la Discovery de Juillet à Septembre en configuratIon SUP et Kayak. La planche est stable, passe bien le clapot et à peu d’effet de raw (vu la longueur …). C’est mon premier SUP de forme « Race » donc je peux difficilement comparer avec d’autres SUP équivalent.

Hormis le boîtier d’aileron central (sniff, il n’y est pas …), c’est le pack B avec son siège kayak et ses points d’attaches inclus qui avaient motivés mon achat d’un Exocet Discovery avec bien sûr (et surtout)  la possibilité de transformer la Discovery en planche à voile gonflable grâce à un ingénieux système (sur le papier) de pièce qui vient s’enficher dans la sangle de portage centrale afin d’accueillir un pied de mât.

En effet, quand on est Papa de deux petits gars de 3 et 6 ans, le windsurf ça prend du temps … sans la famille … Mais un SUP que l’on transforme en Kayak ou planche à voile pour promener ces petits gars, ce n’est pas pareil …

J’ai donc acheté un 2ème siège Kayak que je viens placer devant le premier en utilisant les œillets des sangles d’arrimage (avec les élastiques fournis) sur le pont avant. Pour le maintien de la sangle derrière ce siège, je l’accroche à la sangle de portage centrale.

Quel plaisir que de pouvoir faire des ballades en paddle avec ses 2 fistons devant !

Il y a 2 semaines j’ai même pu en faire profiter le fils de mon voisin.

Compte tenu du volume conséquent, la maman pourra également trouver sa place (en étant assise) sur la Discovery. Avec mon précédent SUP gonflable 10’6 qui avait un volume de seulement 180L, les excursions nautiques à 4 étaient possibles mais avec le papa (c’est moi) allongé à l’arrière, les jambes dans l’eau qui palmaient.

Enfin, le samedi 28/09 j’ai pu essayer la Discovery en mode planche à voile et dans des conditions plutôt limites du programme …

En effet, j’arrive vers 16h au port de St Jean à La Ciotat. Le vent semble irrégulier mais se stabilise à environ 15 nœuds au milieu de la baie. Je grée ma Vapor 7.6 et prépare ma isonic 111.

Malheureusement, une fois la combinaison enfilée le vent tombe à 7-10 noeuds et tous les véliplanchistes en 7m et plus rentre et dégrée leur matos : les boules !

Encore une sortie gachée ? Et non, heureusement il y a la Discoverus, heu la Discovery pardon !

Je gonfle la Discovery en 5 mn avec sa pompe Bravo à 15 Psi, ce qui me paraît correcte pour un usage planche à voile.

1ère petite déception, aucun de mes ailerons de vague ne rentre dans le boîtier US Box … L’aileron d’origine ne faisant que 20 cm (mais étant tout de même assez rigide), j’avais emmené 2 ailerons de vague de 22 et 23 cm espérant que la force anti-dérive serait plus efficace … Plus tard, à la maison je noterai que seuls mes ailerons de vague ayant de petits ergots peuvent rentrer dans le rail, ensuite ça bloque au moment de rentrer la partie avant de l’aileron car le talon de l’aileron d’origine fait en fait presque 0.5 cm de moins en hauteur que mes ailerons de vague. Il faudra donc que je coupe le talon d’un aileron de 25 cm (ou plus) avec des petits ergots pour avoir une meilleure force antidérive.

2ème petite déception : j’ai bataillé une bonne quinzaine de minutes pour réussir à placer la petite pièce carrée (20 cm de côté environ) qui sert d’embase de pied de mât sous la sangle de portage centrale. En tout cas, le point positif, c’est que vu que c’est calculé au dixième de millimètre près, une fois en place, ça ne bouge pas en navigation …

Je n’ai pas encore eu le courage de le quitter et envisage de le laisser en place. Le souci c’est que çà gêne le pliage du Discovery (par l’avant ou par l’arrière) si bien que ça devient difficile de le rentrer dans son sac dont les dimensions, comme chez beaucoup d’autres marques, sont calculées au dixième de millimètre près (pour je ne sais quelle raison valable d’ailleurs…)

Du fait que la plaquette occupe tout l’espace sous la sangle, il devient difficile de porter la Discovery qui pèse autour des 15 Kg. J’envisageais donc de bricoler une sangle avec une vis qui viendrait se visser dans le filetage de la plaquette/embase de pied de mât à poste sous la sangle de portage centrale afin de faciliter son portage. Puis finalement, en prenant des bouts dans mon sac de planche à voile pour préparer une sortie en SUP Mercredi après-midi, je suis « tombé » sur un de mes déviateurs de mât : je venais de trouver un moyen simple de transporter mon Discovery tout en gardant l’embase de pied de mât sous la sangle de portage centrale ! J’ai pu tester à deux reprises dont une fois sur une distance d’environ 300 m: c’est plutôt efficace et fiable.

L’autre solution serait de limer légèrement les bords de l’embase carrée avec du papier de verre afin que l’embase se mette en place et se retire plus facilement mais quid de la tenue de la voile en navigation (et de la garantie en cas de problème) …

1ère grosse satisfaction : le temps que je gonfle la Discovery et grée ma Gaastra Remedy 5.6, le vent est remonté à 12-15 nœuds au milieu de la baie (la zone de départ devant la cabane de l’asso « Mer & Vent » restant très déventée).

Je mets à l’eau la Discovery. Le relevage au tire-veille se fait sans problème vu la largeur raisonnable de la planche. La Discovery est bien sûr un peu moins stable qu’une planche débutant large moderne telle que la Bic Nova 2003 de 94 de large que j’avais il y a encore 1 an mais la Discovery ne fait que 78 de large. Toutefois cela me paraît largement suffisant pour un débutant.

Une fois passée la digue du port de St-Jean, le vent adonne et au miracle la planche part au planning sans que j’ai besoin de pomper ou de faire quoique ce soit.

Je prends de la vitesse, Je me cale au harnais et cherche rapidement à mettre mes pieds dans les footstraps et là je me « rappelle » que je ne suis que sur une planche à voile gonflable et qu’elle n’est pas équipées de footstraps …

Je tire un premier bord de 500 m, puis repart en direction de l’île verte pour un bord assez long de 1 Km environ qui m’amène à hauteur de l’entrée du vieux port de La Ciotat.

Je suis constamment au planning, la houle s’est relevée et atteint un bon 50-80 cm mais la Discovery tient bon et ne plie quasiment pas … Sur le bord du retour la houle pousse et me fait accélérer encore un peu plus.

Le pad est confortable et ne glisse pas (j’étais en chausson neoprène). Il est même plus accrocheur que le pad de ma sealion 7’6 que j’ai eu l’occasion de tester en SUPSailing en condition ballade/freeride.

Le virement de bord par l’avant se fait facilement compte tenu du volume sous les pieds. Je n’ai pas eu le temps d’essayer un jibe pour voir ce que çà pouvait donner.

De retour d’un long bord de 1.5 Km environ, je m’aperçois que j’ai dérivé d’environ 100 m et j’arrive sur la 1ère plage de sable située après le port St-Jean. Je dois donc porter la voile puis la Discovery à mon point de départ.

Toute fois cette dérive me paraît raisonnable vu qu’il n’y a pas de rail de pied de mât qui permettrait d’avancer ou reculer le pied de mât selon la voile et d’avoir une meilleure remontée au vent selon les conditions de vent et que je n’avais qu’un petit aileron de vague de 20 cm à l’arrière.

Toutefois, je ne suis pas certain qu’avec 12-15 nds de vent j’aurais fais beaucoup mieux il y a 25 ans avec mes grandes planches débutants (avec la dérive centrale rentrée bien sûr …).

Je sors mon smartphone et analyse le graphe de vitesse de mon « application GPS ». Ma vitesse moyenne était entre 12 et 15 nœuds avec une pointe à 15.2 nœuds. Cà me semble plus qu’honorable pour une planche de cette taille et de ce volume (qui plus est gonflable) …

Entre temps, le vent étant retombé. Je quitte le gréement et prend ma pagaie pour faire un peu de paddle et voir si la plaquette/embase de pied de mât ne gêne pas trop. Mes pieds étant généralement écarté d’environ 40 cm, ils sont positionnés de part et d’autre de la plaquette/embase de pied de mât qui ne gêne donc pas. Selon les conditions on doit  même être positionné derrière. J’étais en chaussons neoprène et après essai, la plaquette/embase de pied de mât ne fait pas glisser particulièrement (au cas où on serait amené à mettre un pied dessus).

Au final, hormis un « flop flop » de temps à autre, je n’avais quasiment pas l’impression d’être sur une planche gonflable.

J’ai hâte de pouvoir la réessayer dans des conditions moins « extrêmes » pour ce type de planche avec un aileron plus grand (27 voir 30 cm) et surtout de la faire essayer à des débutants dans 5-10 nœuds de vent.

Autre petit souci que j’ai relevé, le sous-traitant asiatique a oublié de mettre un œillet en inox au niveau de la sangle de portage centrale (œillet que la vis du pied de mât traverse). Il est vraisemblablement en fer. Résultat : je n’ai pas pu (faute de temps)  rincer la Discovery juste après sa première utilisation et il y a donc eu une coulure de rouille sur la sangle et le pad. La tâche de rouille a fini par partir sur le pad mais pas sur la sangle. Il faudra que je réessaye avec un produit adéquat.

 

Petite astuce : Quand je dois porter la Discovery (environ 15 Kg …) sur quelques centaines de mètres, j’utilise la sangle de portage d’une de mes housses de planche à voile que j’attache aux œillets de fixation du siège de Kayak qui se trouve de part et d’autre de la sangle de portage centrale.

En conclusion, je suis plutôt content des capacités de la Discovery en configuration « SUP » et en configuration planche à voile ou en configuration « Kayak » (y compris à plusieurs …). Il reste à améliorer (j’espère) la dérive en configuration « planche à voile » avec un aileron plus grand et à tester dans du vent « light » avec des débutants et à voir comment ma Discovery va vieillir …

 

 

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