Préambule
Comme d’habitude, la nouvelle saison 2015-2016 commence … début janvier 2015. A 10 mois de nos premières livraisons de produits millésime 2016, nous partons donc tester les nouveautés … histoire de permettre à nos chères marques de produire en fonction de nos commandes et de prendre ainsi le moins de risque possible. Ceci dit, ça tombe bien: nous, on adore tester, et en général, début janvier est synonyme de bonnes conditions de neige.
Et bien cette année, pas de chances, la neige est bien capricieuse. Après s’être déguisé en été indien, l’hiver est arrivé .. dans les alpes du sud essentiellement. Nos skis tests à Meribel se sont donc déroulés sur des pistes et hors pistes un peu …durs. Après 2 années où l'on a porté notre attention sur les skis de poudre, c'est donc l'occasion de refaire un point complet sur le comportement des skis sur le dur !
Avant d'aborder le vif du sujet avec les tests modèle par modèle, 2 remarques générales à l'attention de nos chères marques et de leurs ingénieurs produits
Question de poids
En passant de stand en stand lors du ski test pro à Meribel avec mes 2 testeuses préférées (niveaux moyen et très bon), nous n'avons eu de cesse d'entendre le même son de cloche. Tous les commerciaux, sans exception, ont abordé nos 2 skieuses en leur ventant le poids particulièrement bas de leurs skis 'femme'. Après une 10aine de tests, ces dernières ont bien fait le tour de la question et noté que tous les skis légers qu'elles ont pu tester étaient notoirement insuffisants sur piste (à l'exception du Fischer Ivory peut être). Elles ont fini ces journées de test en rentrant sur les stands pour demander des skis les plus lourds possible, et si possible dans la gamme homme. Vous ne croyez pas qu'il y a un problème ? ... je pense surtout que les marques se font une bien fausse idée ce que que cherchent les skieuses ... à l'exception peut être des débutantes !
Tout en souplesse
Pour accompagner la remarque précédente, nous avez été globalement assez déçu de constater qu'une grosse majorité des skis utilisent encore des structures dignes des skis droits d'il y a 20 ans! Cette affirmation est certes un peu provocatrice, mais nous avons du mal à accepter qu'il y ai encore tant de skis dit 'haut de gamme' qui soient encore aussi souples en torsion ... avec pour conséquence des performances très insuffisantes en terme d'accroche et de conduite de courbe sur neige dure. L'argument imparable des commerciaux ("C'est normal, ils n'ont pas été affûtés depuis ce matin") nous laisse à chaque fois pantois ... en tant que skieur non professionnel, vous affûtez vos skis tous les jours ?!?
Certes, les skis de poudreuse ont fait évoluer le marché, mais des années avec si peu de neige nous rappellent qu'un ski doit aussi permettre de se faire plaisir lorsqu'il n'est pas tombé 10cm de fraiche dans la nuit. Alors par pitié messieurs les chefs produits, arrêtez de ne regarder que le poids et l'accessibilité pour le skieur débutant ! Il y a aussi des pratiquants qui savent exploiter un ski moderne sans vouloir forcément dépenser 1200eur dans un Stockli SX ou autre Redster XT. Il me semble que les techniques de construction modernes et les matériaux actuels permettent largement de réaliser ceci dans des budgets raisonnables (à l'image du Nordica FireArrow Ti). Très franchement, sans citer de marque ou de modèle, le comportement de certains skis à 800eur relève très franchement du "foutage de gueu..." (pour être poli).
Si vous voulez en savoir plus sur la rigidité des skis (en flexion et en torsion) et les conséquences sur le comportement du ski, vous pouvez lire ce post dédié à la question.
STOCKLI
STOCKLI SX
Le SX est un dérivé du ski du Laser GS, avec l’objectif de le rendre un peu plus accessible. Dans les fait, il en est très proche … et d’ailleurs proposé au même tarif. Techniquement, la principale différence est qu’il garde un noyau bois là ou le Laser GS passe en noyau 100% composite.
Dès les premiers virages, la magie stockli opère avec un contact ski-neige dont la qualité devance tout ce que nous avions connu jusqu’alors. Même Kastle, qui était notre référence actuelle, est devancé ! Il est difficile de décrire ce que l’on ressent : habituellement, on peut parler de telle ou telle qualité ou de tel ou tel défaut, mais ici, le seul mot qui vient à l’esprit est « équilibre ». C’est un tout, une combinaison magique ou tout semble en place et en harmonie. Pour être un peu plus didactique, disons que l’on a un ski pas très raide en flexion … dans la moyenne en fait, mais visiblement assez raide en torsion car l’accroche est phénoménale. Surtout cette accroche est totalement et très régulièrement répartie sur toute la longueur de carre. Cela donne à la fois une conduite de courbe seine, ultra précise et agréable avec un ski qui ne bloque pas sous le pied dans les appuis marqués sur le dur. Enfin, le ski semble très amorti car le contact carre / neige est imperturbable : le ski semble collé à la neige. Pourtant, il ne manque absolument pas de dynamique.
Côté comportement, le SX est un ski assez facile à mettre en courbe avec une spatule précise et rapide, mais pas brutale … encore une fois tout dans le dosage. Son noyau pas trop raide permet facilement de prendre de l’angle et d’aller trouver des courbes assez serrées pour un GS.
En comparaison avec le SC (identique au SX, rayon mis à part), c’est la stabilité à vitesse soutenue qui est incomparable, surtout pour un ski qui ne mesure que 1m75 (il a la stabilité de certains concurrents en 185 voir plus !). Il a de plus une vraie capacité pour faire varier le rayon de courbe à condition d'avoir un peu de technique. Pour ceux qui sont moins aguerris, le SC simplifiera encore la tâche de ce côté.
Côté glisse, stockli place la barre très haut, et seuls les skis fisher nous ont donnée une telle impression de glisse.
Au final, vous l’aurez compris, c’est une réussite exemplaire : un ski quasi parfait, qui remporte haut la main notre compétition des skis de GS grand public, même si Volkl et Atomic avaient mis la barre très haut avec leurs nouveaux modèles…
STOCKLI AX 78 mm
Le AX est une déclinaison du laser SX avec un patin un peu plus large. Il offre le même feeling que le SX, mais avec une entrée en courbe encore plus facile grâce à la largeur. La stabilité est légèrement en dessous et il demande logiquement plus d’appui à haute vitesse pour le garder stable. Le rayon en virage coupé est un peu plus court que le SX
Comme le SX, c'est un ski agréable, avec un rayon facile à gérer. Il est très sein en virage dérapé. La sensation d’accroche est très répartie sur l’ensemble du ski, ce qui permet de ne pas bloquer sous le pied (brouter) sur des appuis forts.
STOCKLI Spirit globe
Encore plus doux que le spirit et avec un rayon plus court, le O2 est aussi moins précis. Il relance très bien en petit virage. Moins stable et rassurant à vitesse soutenue. Il boucle plus mais la spatule se balade si on va vite car la spatule veut fermer en permanence. Un ski facile, moins incisif et précis sur les neiges dures. Ultra confortable par contre, et tellement agréable !
STOCKLI Stormrider 95
EXCEPTIONNEL ! Avec le stormrider 95, on entre dans un monde de performances très affirmé. Ce couteau suisse (pour le coup, c'est le cas de le dire) reprend toutes les qualités de la gamme Laser dans un ski capable d'évolutions hors piste. C'est pour nous une référence absolue en terme de qualité de conduite, de stabilité, d'accroche, d'incisivité dans le crénau des skis all-mountain.
En contre partie, c'est un ski sportif qui demande une bonne condition physique et une technique bien au point. Notre coup de coeur avec le SX de la même marque !
STOCKLI Stormrider 107
Le stormrider 107 est agréable en poudre, mais pourrait être plus ludique dans cet élément. La portance est honorable et efficace, mais là aussi, il est un peu retrait par rapport aux meilleurs skis de la catégorie. Le talon accélère à chaque virage et ne lâche pas, ce qui le rend assez technique en milieu encombré (forêt). Son gros point fort est la traffole où on équilibre fait mouche.
STOCKLI Stormrider 115 Pro
Le Stormrider pro 115 est dans l’esprit d’un Atomic Automatic 117. Très stable à grande vitesse, il défonce la trafolle . Toujours un excellent amorti et un contact ski neige de très haut niveau. Pas raide, la spatule vit et portance honorable, mais il manque de maniabilité dans la foret. Assez accessible, manque un peu de caractère ludique. Sur piste, c'est collé à la neige, rien ne peut vous arriver, mais il faut de bonnes jambes pour gérer le 115mm qui ne lâchent pas.
Un bilan qui pourrait être parfait, mais au final, on a un ski pas assez joueur pour le skieur passionné, mais trop souple pour le pro-rider ou les très gros skieurs.
DYNASTAR
DYNASTAR Omeglass WC SL
Testé en libre, puis dans les piquets boys, l’omeglass est un ski exigent et très pêchu. Il nécessite une technique aboutie pour être exploité car il a une forte tendance à mettre le skieur à cul si on n’est pas bien posé. Il interdit donc tout relâchement. L’accroche est à la hauteur des skis de la catégorie, et il demande de la puissance sur des appuis courts et de l’angulation pour réagir et éviter de bloquer sur le carre. Comme beaucoup de skis FIS, mais encore plus sur celui-ci, l’effet de spatule est faible. Il faut donc être très présent sur les languettes.
En mode promenade, il devient rassurant mais attention aux réaction d’appui si on se laisse prendre par la vitesse ! Au final un ski que l'on ne conseillera absolument pas à un public non compétiteur, et qui même pour ces derniers, ne sera pas le plus facile à gérer du marché.
DYNASTAR Omeglass pro
Avec un noyau course et un rayon un peu plus court qu’un vrai géant, le Dynastar Course WC premium est une machine à plaisir. Il est ultra exigent pour un skieur non compétiteur et nécessite technique et physique. En échange, le plaisir qu’il procurera à un skieur expert est énorme.
Plus précisément, avec très peu d’effet de spatule et beaucoup de raideur, le ski ne rentrera en courbe qu’avec un appui franc sur les 2 languettes …sinon, ce sera flottement et tout-droit. Avec de l’angulation et de l’engagement, l’accroche est infaillible, même sur la glace.
Bien sûr, il sera difficile de faire une journée complète en mode 'poignée dans le coin', d’autant plus qu’il y aura vite du monde et des bosses. En effet, le Premium WC ne s'exprime réellement qu'à vitesse (très) soutenue et sur piste propre (pas de bosses). C’est donc un ski qui se conçoit en complément avec un ski plus polyvalent, pour s’offrir 2 heures de bonheur intense et de sensations le matin lorsque les conditions sont au rendez-vous.
Note : le Premium WC est une excellente alternative à un ski FIS pour un coureur régional ou pour faire des flèches..
DYNASTAR Course pro
Le course pro est dans la lignée du Dynastar Omeglass Pro (le SL grand public de Dynastar). C'est sa déclinaison directe en version moyenne et grandes courbes. C'est un ski solide et consistant, mais physique et nécessitant un appui conséquent pour tailler des courbes.
Par contre, contrairement cette fois au FIS ou au premium, l’effet de spatule est présent et salutaires pour ceux qui n’ont pas un niveau technique de fou. Il permettra donc à des skieurs sportifs de progresser et de tirer les fruits de leur investissement physique et technique
DYNASTAR Cham 107
La gamme Cham évolue très sensiblement cette année, pour devenir plus accessible et plus homogène. Désormais, plus de plaques zicral dans la gamme, et des skis adoptant une construction intermédiaire entre les anciens cham classiques et cham HM. Ceci profite beaucoup aux cham 97 et cham 107 qui deviennent moins lourds et plus souples. On garde cependant le même type de comportement, mais cette fois avec des skis moins physiques, donc bien plus cohérents avec leur cible.
En pivotement sous le patin (ski en mode technique traditionnelle), le cham 107 est très facile et relativement équilibré. Malgré ses 107mm sous le pied, il ne casse pas les jambes et reste donc agréable. Dans la trafolée, il a gagné en équilibre par rapport aux version précédentes, grâce à un meilleur travail du noyau.
En conduite coupée, les choses sont moins évidentes. Le ski manque beaucoup d’effet de spatule à cause des rockers et de la souplesse en torsion. Il faut donc du temps pour le mettre en courbe, ce qui interdit de serrer réellement les virages. On pourrait contrer ceci en travaillant en avalement, mais le ski manque de dynamique et de réaction d’appui pour réellement exploiter ce mode. Idem pour le cham 97.
Par contre, une fois sur la carre, et à condition que la neige soit douce, la spatule travaille très bien et la conduite est seine. Si la neige durcie et que l’on prend de la vitesse, les choses se gâtent au point de devenir désagréable et peu rassurant. On sent alors clairement que l’on sort des capacités du ski.
En gros, on garde l’esprit Dynastar avec un ski adapté à une technique traditionnelle, plus agréable et moins fatiguant hors piste qu’avant, mais moins intéressant sur piste pour un skieur ayant une technique plus moderne.
DYNASTAR Cham 87
Peu d’évolution par rapport aux modèles précédent. C’est un ski dont on mesure mal l’intérêt car il est notoirement défaillant sur piste (mou, manque cruel d’accroche, pas stable, pas d’effet de spatule), et pas assez large pour apporter un réel intérêt hors piste. C’est un ski à réserver pour une pratique loisir à petite vitesse, sur bonne neige et piste pas pentue. Ses bonnes aptitudes en pivotement et sa relative légèreté en font un bon produit de location pour skieur occasionnel.
DYNASTAR Mythic 97
Le Mythic est une version très allégée du Cham 97. C’est une grande réussite car on a 90% des performances du Cham 97, avec un poids réellement impressionnant.
Sur piste, la conduite en coupé, et la stabilité en prennent un coup sans que le différence avec le cham 97 classique ne soit très importante. De toute façon, ce n’est pas son créneau. Hors piste, la légèreté du ski le rend très facile à manier et à replacer. C’est un régal dans les neiges inégales (trafolle). L’inertie réduite au minimum améliore encore le pivotement qui était déjà de très bon niveau sur le cham 97. Seules quelques vibrations et un côté un peu sec constitue une petite ombre au tableau. Pour un gabarit léger (femme) ou un skieur moins posé, cette dernière remarque est à prendre en considération sérieusement car elle peu gâcher le plaisir.
En tout cas, le Mythic est très clairement (et de loin!) le ski le plus intéressant de la gamme Cham 2016. Si on a du mal à cerner ce que le reste de la gamme peut apporter, le Mytihc constitua un vrai choix attachant pour un skieur pratiquant le hors piste toute neige, et désirant un ski léger et peu fatiguant.
DYNASTAR Active 9 Xpress
Le DYNASTAR active 9 est un ski accessible et léger, essentiellement exploitable en petit virage et bonne neige. Comme précédemment, le pivotement est facile même si le manque d’équilibre avant / arrière est un peu pénalisant. Par contre, le ski offre une présence sous le pied qui rassure ... et comme toujours chez Dynastar, le confort est excellent même sur des neiges dures.
Pour une pratiquante de bon niveau, il est absolument insuffisant en conduite, trop mou, et trop instable dès que la vitesse augmente. Pour une skieuse loisir, ce ski offrira tout ce qu'il faut pour passer un bon moment : confort, légèreté, facilité, accroche ... que demander de plus !
DYNASTAR Elite 11
L’Elite 11 fait un bond en terme de performance par rapport à l’active 9 que nous avons essayé juste avant. Il reste un ski léger et accessible, mais il a plus de présence et de tenue. L’équilibre avant / arrière est bien meilleur et cette fois, on commence à avoir du dynamisme. L'accroche devient plus sérieuse sur neige dure, mais on manque encore de rigidité en torsion pour pouvoir évoluer de façon sérieuse en carving. On le conseillera à des pratiquantes de bon niveau évoluant en petits virages et technique traditionnelle (classe 2/3).
DYNASTAR Elite 12
Le haut de gamme femme dynastar vient parfaire les possibilités de l’Elite 11, sans devenir technique ou physique. Il se destine au même public, mais fait preuve d'un peu plus de tonus.
ROSSIGNOL
ROSSIGNOL HERO Elite ST Ti
Le HERO Elite ST Ti n'évolue pas cette année : on retrouve donc le modèle que nous avions testé l'an passé, et d'ailleurs aussi le Dynastar OMEGAS Pro (voir plus haut) puisque nous avons à faire strictement au même ski décliné dans une déco. différente.
ROSSIGNOLHERO Elite LT Ti
Le HERO Elite LT Ti n'évolue pas cette année : on retrouve donc le modèle que nous avions testé l'an passé, et d'ailleurs aussi le Dynastar Course Pro (voir plus haut) puisque nous avons à faire strictement au même ski décliné dans une déco. différente.
ROSSIGNOL pursuit 800 Ti
Le pursuit 800 est le haut de gamme de la gamme piste Rossignol. Ce P 800 a un peu déçu notre testeuse : sa maniabilité modérée est pas compensée par une excellente stabilité. C'est un ski assez rigide et lourd, mais Il devient un vite fuyant lorsque l’on ouvre les courbes et que l'on prend de la vitesse. On s'attendait à un comportent plus mordant et précis à ce niveau de prix. Pourtant le test a été effectué avec un ski à la taille de notre testeuse (c'est le conseil de Rossignol pour un skieur expert) ... on pouvait donc d'attendre à une stabilité et une conduite de courbe plus importante ... que l'on retrouve par exemple sur le HERO Elite LT.
Au final, c’est un ski sein, mais lourd et trop limité à un rayon moyen à vitesse moyenne.
ROSSIGNOL SOUL 7
Pas d'évolution sur le SOUL7 pour cette saison. Compte tenu des records de ventes depuis 2 ans sur ce modèle, Rossignol capitalise encore cette année sur pour optimiser sa rentabilité.
La techologie AirTip qui consiste à utiliser un noyau ajouré en spatule et talon, est très bien mise en valeur avec des jeux de transparence du plus bel effet. Pour être très franc, nous avons des doutes sur le réel intérêt en terme de poids car le noyau qui est à cet endroit en ABS n'est pas plus léger qu'un noyau bois correctement choisi. Par contre, après 2 saisons de vente de ce modèle, nous n'avons maintenant plus de doute sur la fragilité de la spatule ... il faudra donc être soigneux et ne pas taper un arbre ou un caillou sous peine de voir cette dernière s'ouvrir en choux-fleur.
Le manque de neige cette année ne nous a pas permis de les re-tester dans des vraies conditions de freeride. Nous nous sommes donc limité à évaluer le soul 7 sur piste, en le comparant à ses concurrents directs (Nordica Patron, Atomic Automatic, Salomon Q115, DPS Wailer 112RP2, Stockli Stormrider 115 Pro, etc.). Pour le test en poudreuse, nous vous invitons à relire notre test de l'an passé :
"Sur la neige, et après une présentation commerciale très appuyée, nous nous attendions donc a une révolution en terme de maniabilité et légèreté. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes resté sur notre faim ! Une fois n'est pas coutume, les skis tests se sont pourtant déroulés dans des conditions parfaites pour exploiter ce type de skis (entre 20 et 30cm de peuf hors piste et une bonne traffole sur la piste). Toute la journée, nous avons testé des skis entre 100 et 125 au patin ... et bien les Rossignol nous ont paru parmi les plus lourds aux pieds ... un comble. Même le Q115 de Salomon, qui n'est pas un modèle de légèreté, est apparu plus confortable que le Super 7. Seul le Soul 7 se démarque avec un côté léger et très ludique, mais pour le coup un poil trop 'mou', et surtout pas très rassurant à vitesse soutenue. En testant le Squad 7, nous imaginions que son inertie plus que respectable allait être compensée par une très bonne stabilité à haute vitesse. Il est vrai qu'elle est très honorable, mais pas meilleure que celle du Nordica Helldorado, qui reste pourtant plus léger aux pieds et bien plus confortable. La prochaine fois, nous irons tester avant d'écouter le discours commercial, ça nous évitera toute déception. Côté portance, les 7 series sont dans la bonne moyenne des skis de cette largeur. La longue spatule fait bien son travail, et le léger rocker arrière permet de slider pour boucler les virages lorque ça manque de place. De ce côté, on retrouve les recettes qui ont fait le succès des anciens S7 notamment.
Au final, la gamme 7 Serie propose des shapes modernes et aboutis, mis en valeur par un design que nous trouvons très réussi. Nous restons juste un peu déçus par une inertie trop importante des Super 7 et Squad 7 et un confort perfectible par rapport aux meilleurs skis de la catégorie ... le marketing en aurait il trop fait au détriment du développement ?"
Sur neige dure, donc, le Soul7 surprend comme beaucoup de skis récent par sa grande maniabilité : d'abord on n'imagine pas avec plus de 11cm sous le pied, et surtout le ski pivote à plat sans aucune difficulté. La prise en main est donc très facile, ce qui explique le succès de ce ski auprès du public loisir. Avec un peu de vitesse, la conduite de courbe dur Soul7 se dégrade très très vite ... il semblerait que le noyau trop souple en torsion, soit incapable de suivre le rythme. Sur notre piste référence qui comportait quelques jolies plaques de neige dur voir un peu glacée, le Soul 7 n'a pas été à la fête, et il a rapidement fallu se rendre à l'évidence que ce ski n'est pas fait pour faire de la piste, sauf à petite vitesse et sans aucun engagement technique. Sur ce terrain, le Rossignol est nettement en retrait par rapport aux Atomic, Nordica et Stockli.
Par contre, la lourdeur que nous avions ressenti l'an passé dans la poudreuse ne s'est pas fait ressentir sur piste.
Au final, ce test nous permet de compléter notre compte rendu fait en 2014. Le Soul 7 est définitivement un excellent ski pour un pratiquant loisir qui désire découvrir le ski de poudreuse en toute facilité. Il lui permettra par ailleurs de terminer sa journée sur piste en mode promenade sans engendrer de fatigue musculaire excessive. Gageons que la puissance marketing de Rossignol associée à l'accessibilité de ce ski permettra au plus grand nombre de découvrir ce que peut apporter un ski moderne hors-piste. Après cette découverte, ceux qui désirent approfondir cette expérience se trouerons vers des modèles plus complets.
NORDICA
NORDICA FireArrow 80 Ti
Après avoir fait un carton l’an dernier avec le FireArrow 76Ti qui a impressionné tout le monde, Nordica remet de couvert en sortant un sister-ship en 80mm sous le pied. On ressent peu la largeur supplémentaire, mais on garde toutes les qualités du 76Ti : très bonne consistance sous le pied, entrée en courbe précise et très rapide, conduite de courbe impeccable, accélération, stabillié … et le tout sans nécessiter beaucoup d'engagement. Encore une fois, on le conseille les yeux fermés à tous ceux qui veulent progresser techniquement, ou simplement prendre du plaisir avec un bon niveau technique et physique.
Petites mises au point :
1- Nous tenons à porter votre attention sur le fait que, malgré le discours marketing, les FireArrow 76 et 80 sont à classer dans la catégorie skis de piste. Il n'est pas décemment envisageable de conseiller ces skis pour sortir des pistes.
2- Nous avons signalé les performances de ce skis, mais il est important aussi de préciser que lorsque nous disons qu'il demande "peu d'engagement", c'est à comprendre pour un skieur expert. Avec son noyau double Ti, le FA80 pourra paraître très physique a un skieur loisir. Nous ne conseillons donc soit à des skieurs ayant un très bon niveau technique, soit à des pratiquants qui ont pratique sportive régulière en dehors du ski. Pour parler plus cru, ce n'est pas un ski de location léger pour touriste qui skie 4 jours par an, par contre, il en a dans le ventre!