Ski test 2018 - Volkl

Cette année, nous avons mis sur le grill 6 skis de la gamme Volkl, qui ont évolué pour la saison 2017-2018.

Au programme : 4 skis 100% piste (Racetiger SL , Code S, RacetigerSC , RacetigerRC) et 2 All-Mountain (Kenja et kanjo). Comme souvent, un très joli travail a été fourni par la marque allemande qui se détache facilement de certaines production sans saveur. Vous trouverez ici nos compte rendu de test, mais nous vous invitons à passer nous voir pour en savoir plus !

VOLKL CODE UVO S PRO

Le CODE S est typiquement le ski qui ne fait pas parler de lui, mais qui cache un caractère de feu. On sent clairement que Volkl n'a pas décidé d'investir dans la communication autour de ce modèle, au profit des all-mountain qui attirent plus de monde et génèrent plus de ventes. Pourtant, le Code S, au même titre que les Racetiger GS et SL méritent la lumière car ils font clairement partir des tout meilleurs skis de piste existant aujourd'hui sur le marché.

A la différence des Ractiger, le Code arbore une déco plus sobre, et cette année, nous avons eu la chance de l'essayer dans sa version dite 'Code S PRO', c'est à dire équipé de la plaque course et le la fixation XCell 16.

Pour faire une synthèse du comportement du ski, disons tout de suite que le Code est avant tout conçu pour des bons à très bon skieurs, qui maîtrisent la technique du virage coupé. C'est un pur ski de carving que l'on classera dans la catégorie des skis à rayon moyen (à mi chemin entre un SL et un GS).

Son effet de rail est marqué mais moins exclusif par exemple que le Fischer The Curve DTX avec lequel il partage pas mal de points. Du coup, la mise en dérive est plus aisée, et on peut imaginer le faire skier par des skieurs utilisant une technique plus traditionnelle (même si c'est dommage avec un tel potentiel). Une fois dans la courbe, le Code est très calé sur un rayon, qu'il n'est pas si facile à faire varier que cela. Heureusement, les côtes du ski le rendent accessible et il propose naturellement des courbes suffisamment serrées pour être très passe partout. Comme souvent avec ces skis haut de gamme à rayon moyen, il faut être un peu présent dessus sous peine de se laisser entrainer par la vitesse. Sans pilotage, ces skis voudront vite élargir la courbe et damer le pion aux skis typés géant (grande courbe). Par contre, si on s'applique dans la conduite, il sont capables d'un niveau de plaisir très élevé car ils sont très adaptés aux pistes courantes.

Comme pour les RACETIGER, le Code est très équilibré, et offre une sensation en courbe progressive et précise. Un des gros points forts de cette gamme est la parfaite maîtrise par Volkl des répartitions de rigidités du ski sur sa longueur. Ceci se remarque par le déroulé de courbe sans point dur et sans effet de raquette, ni tendance à mettre le pilote 'à cul'.

En testant aujourd'hui la version Code S et Code S Pro, donc avec et sans la plaque et les fixations racing, nous avons pu mesurer l'apport et l'importance de l'interface entre ski et chaussure. C'est un test que l'on a rarement l'habitude de faire car il est rare d'avoir à disposition exactement le même ski avec 2 interfaces différentes. Pour pousser le test jusqu'au bout, nous avons effectué 2 descentes à suivre sur la même piste avec les 2 versions, en essayant d'effectuer les mêmes exercices, en commençant par la version 'standard'

Par rapport au premier passage avec la version standard, le passage avec la version pro nous donne l'impression que les plaques de glaces se sont totalement effacées. … À croire qu'on les a enlevé entre deux passages. Seul le bruit nous fait penser qu'elles sont toujours là. La conduite du ski est également plus précise, et on a l'impression de faire plus corps avec lui. Même si le ski semble plus lourd sous le pied, on a une sensation de facilité de de contrôle plus aisé : on se sent plus en sécurité ... y compris quand la vitesse augmente.

VOLKL RACETIGER SL UVO PRO

Dans la foulée, on passe sur le Ractiger SL Uvo Pro sur lequel on retrouve exactement le même noyau que le code, mais avec un rayon plus court. Soyons clair, le Code et le Racetiger offre des sensations semblables mais leur conduite est très différente ... tout au moins si on décide de les conduire et non de les subir. On retrouve dans le racetiger un ski typé Slalom qui va privilégier une conduite face à la pente avec du déploiement latéral, alors de le Code propose une conduite de courbe avec un buste qui va plus suivre le ski.

Je ne reviendrai pas sur l'ensemble des sensations, car elles sont très proches de celle que je viens de décrire sur le Code. Qui plus est, c'est un ski que nous avions essayé l'an passé et qui n'a pas changé foncièrement : il est toujours aussi équilibré et plaisant. Par contre, nous avons cette année également les versions standard et Pro. C'est donc cette version Pro qui nous intéresse aujourd'hui.

Comme pour le Code S, l'apport de l'interface racing est un vrai plus pour le Racetiger. On sent que l'on exploite cette fois beaucoup mieux l'énorme potentiel de ce ski. En plus de l'incisivité sur la glace et le contrôle que l'on a ressenti sur le Code S Pro, l'interface racing apporte au Racetiger SL une dose de vivacité supplémentaire.

Au final, le Racetiger SL Pro est une petite bombe qui propose l'incisivité et la précision d'un skis FIS, avec le confort et l'accessibilité d'un ski grand public très haut de gamme. Un vrai concentré de plaisir pour excellent skieur.

VOLKL RACETIGER SC et RC

Après avoir pris notre pied avec les Code S pro et Racetiger SL pro, nous voulions vraiment savoir si il était nécessaire de mettre les quelques 1000€ que valent ces 2 modèles. Nous avons donc chaussé les Racetiger RC et SC qui constituent la gamme dite 'Perf piste' Volkl. Sur le papier, ce sont des skis dérivés des Ractiger SL et GS, avec un noyau allégé , et un prix plus doux (650€).

Et bien, on est très très loin du résultat ! Les SC et RC ne sont pas dignes pour nous, de porter le nom 'Racetiger' tant ils sont éloignés du concept itnitial. Certes c'est léger, certes c'est facile (sur neige douce), certes, la déco est la même mais on n'est plus dans l'ADN Volkl. Même un ski All-Moutain Volkl (Kanjpo, Mantra) est plus intéressant à nos yeux sur neige dure. Ces modèles nous ont clairement déçu pour leur rapport qualité prix.

Quand ont lit sur certains sites internet (que je ne citerai pas) : "Avec son rayon plutôt court il vous permettra de vous croire dans le stade de slalom. Son noyau bois Full Sensor avec renfort acier donne un ski puissant avec une excellente accroche." ... on constate que certains en parle clairement sans avoir mis les pieds dessus !

VOLKL KENJA 164

Le Kenja est un ski all-mountain ... comprenez par là qu'il est dévolu à une utilisation mixte piste / hors piste. Avec ses 90mm au patin, son talon plat et son rocker avant léger, il n'est pas fait pour affronter de la grosse poudreuse bien profonde. Par contre, c'est un couteau suisse capable d'affronter tous les terrains hors piste (poudre, croute, trafolle, etc.), aussi bien qu'une piste damée bien dure.

La principale sensation est la légèreté du ski, malgré les plaques titanales qui constituent une partir du noyau. L'accroche est bien répartie tout le long de la carre, signe d'une rigidité en torsion assez importante. On aurait aimé un comportement plus incisif, mais l'affûtage de notre ski de test était très déficient. Ceci a au moins eu le mérite de prouver que le skis est suffisamment bien construit pour rester skiable et agréable même avec un affûtage dégradé. C'est un point important à souligner car trop de skis modernes légers et souples en torsion deviennent presque inskiables si ils ne sont pas affûtés tous les 3 jours

Dans les enchaînements de petits virages , le Kenja est vivant avec du rebond. On pourrait avoir un peu plus d'amorti pour gommer le bruit est un peu carton, mais la prestation globale le place sans problème sur le podium de sa catégorie avec le Blizzard Black Pearl.

VOLKL KANJO 164

Le Kanjo est un nouveau ski dans la gamme Volkl, c'est la version homme du Kenja. Il vient se placer en dessous du kendo dans la gamme All-Mountain avec une 1/2 plaque titanale longitudinale dans la structure, et un tarif très bien placé.

Ce ski est ultraléger sur le pied, très pivotant à basse vitesse. Sur la carre, il est précis à défaut d'être puissant. Le noyau est confortable avec une certaine élasticité, mais le comportement est sain et se dégrade très peu avec la vitesse : il ne se balade pas comme beaucoup. L'accroche est très correcte et le rend rassurant. On aurait aimé un poil plus d'accroche tout le loing de la carre car il broute un peu sur le sur, mais à ce tarif, il faut déjà beaucoup mieux que la concurrence .. et puis il y a le Kendo pour ceux qui en veulent plus.

Côté conduite, sa précision lui permet de prétendre à une vrai appellation de ski de carving. La transition du coupé au glissé est toutefois très progressive et agréable. Là encore, il va rassurer les carveurs en herbe car ils ne se sentiront pas prisonnier d'un ski technique.

Au final, la très bonne surprise ! Le Kanjo est typiquement le ski que l'on doit conseiller à un skieur de niveau moyen qui cherche un all mountain (84mm au patin) sans défaut pour progresser ... et ils ne sont pas légion sur le marché.

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